« Cultiver et protéger autrement » vise une agriculture sans pesticide
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Les résultats de l’appel à projet du programme de recherche « Cultiver et protéger autrement » devraient être connus d’ici à l’été. Il ambitionne une agriculture sans aucun pesticide d’ici à 2040. L’Inrae a en charge son animation. Explications avec Florence Jacquet, directrice de recherche à l’Inrae et en charge de la coordination du programme.
Arriver au « zéro pesticide » d’ici à 2040 grâce à des innovations de rupture, telle est l’ambition du Programme prioritaire de recherche, PPR, « Cultiver et protéger autrement », lancé par le ministère de la Recherche. Les lauréats devaient être connus fin mars. Pour cause de crise sanitaire, cette date est décalée à la fin juin, voire en septembre. L’objectif : « Le PPR est plus ambitieux que la partie recherche d’Écophyto, insiste Florence Jacquet, directrice de recherche à l’Inrae et en charge de la coordination du PPR. Les projets sont financés sur six ans, avec une dotation plus importante que ce que l’on peut habituellement trouver pour ce genre de projets. »
29 millions d’euros
L’enveloppe s’élève en effet à 29 millions d’euros, issue du Plan d’investissement d’avenir, PIA. Un premier volet concerne des projets intégratifs de grande ampleur, pouvant disposer jusqu’à trois millions d’euros d’aide. Le second volet vise à renforcer les dispositifs d’épidémiosurveillance, en les rénovant grâce aux nouvelles technologies de l’information.
L’Institut national de recherche pour l’alimentation et l’environnement (Inrae) a en charge l’animation du PPR. Une enveloppe d’un million d’euros lui a ainsi été attribuée. L’institut devrait fournir d’ici à deux ans un travail prospectif sur la possibilité d’une agriculture européenne sans pesticide d’ici à 2050. « De nombreuses études sont réalisées à cette échéance, reconnaît Florence Jacquet. Mais elles concernent surtout les moyens pour réussir à nourrir la population, l’effet d’un passage à l’agroécologie ou à une agriculture 100 % biologique. Nous allons nous appuyer sur ces travaux mais nous nous situons autrement : nous voulons être capables de produire sans pesticides avec des rendements supérieurs au bio. »
Des travaux en phase avec la société
L’Inrae a pour mission d’évaluer l’impact de ce PPR, c’est-à-dire valider régulièrement si les travaux des chercheurs sont toujours en phase avec l’objectif recherché, et si des étapes intermédiaires sont nécessaires. « Nous devrons également faire en sorte que les équipes de recherche soient en interaction avec la société, et ne pas attendre les six ans du projet pour s’assurer de l’adéquation avec les attentes sociétales », poursuit la directrice de recherche. L’Inrae devrait dans ce cadre organiser au moins un colloque par an.
Enfin, l’Inrae doit s’assurer que le PPR s’intègre dans une dimension européenne.