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Culturales 2019, le point sur les pratiques d’irrigation

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L’irrigation était l’un des thèmes des « Shows de l’innovation » organisés par Arvalis, lors des Culturales 2019 dans la Vienne. Trois grandes pistes de progrès ont été abordées par les agriculteurs et les instituts techniques. « L’économie d’eau est la plus intuitive, rappelle Isabelle Cousin, directrice de recherche de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Pour n’apporter que ce qui est nécessaire, la connaissance du sol, de sa capacité à jouer le rôle de réservoir utilisable et le suivi des besoins des culture, est primordiale. »

Essor des dispositifs de précision

Les outils d’irrigation sont naturellement au cœur de la dynamique. Pour Éric Frétillère, président d’Irrigants de France, le progrès est déjà enclenché. « En France, nous avons gagné 30 % d’efficience en dix ans, rappelle-t-il. Les systèmes de précision, comme le goutte-à-goutte, ont le vent en poupe. » Et ce n’est pas fini : à l’image de ce qui se pratique pour la fertilisation ou la protection des plantes, des dispositifs de modulation intra-parcellaire de l’irrigation se développent. « Pour un système d’irrigation circulaire, il est possible de moduler la quantité d’eau apportée par tranche du cercle, mais aussi par tronçon de la rampe d’irrigation, avec une précision de l’ordre de 50 cm », explique Geoffrey Froment, ingénieur de recherche sur la Plateforme de recherche et d’expérimentation en sciences et techniques de l’irrigation (Presti) de l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea).

Une pratique énergivore

Un système qui permet aussi d’économiser de l’énergie. « Une rampe circulaire qui module les apports peut utiliser jusqu’à 50 % de carburant en moins par rapport à celle qui fonctionne à plein régime », précise Geoffrey Froment. Or, l’énergie nécessaire pour transporter l’eau et irriguer « représente aujourd’hui un poste de charge considérable », reconnaît Éric Frétillère. Autre point important : le temps. La télégestion à distance, via des cartographies et des outils connectés, permet de gagner du temps sur la surveillance des parcelles et le réglage du matériel», précise Sophie Gendre, ingénieure gestion de l’eau chez Arvalis.