Des chercheurs démontrent l'intérêt de la diversité génétique pour lutter contre les bioagresseurs
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Le projet « riz éternel », mené par l'Institut national de la recherche agronomique de Montpellier en Chine, montre que la culture de deux variétés de riz ayant des systèmes immunitaires très différents, sur une même zone, permet de réduire durablement les nuisances des agents pathogènes. Et cela sans utilisation de fongicides. L’expérimentation a été menée dans les rizières du Yuanyang dans le Sud-Ouest de la Chine, sur le champignon pathogène Magnaporthe oryzae.
Des systèmes immunitaires différents
Les résultats ont été publiés dans la revue Elife le 23 décembre 2016. Deux types de variétés de riz sont co-cultivés : du riz ordinaire, Indica, et du riz gluant utilisé pendant les fêtes, nommé Japonica. Les scientifiques ont montré que ces dernières variétés présentent une forte immunité basale, soit des réponses antimicrobiennes, et peu de gènes de résistance. À l’inverse, les variétés Indica possèdent une faible immunité basale et beaucoup de gènes de résistance.
Ces deux types de variétés de riz ont conduit à l’existence de deux populations très spécialisées de champignons, incapables de combattre sur tous les fronts. Le champignon ne peut alors pas se disperser dans le paysage.
Cette étude démontre l’intérêt de mélanger l’immunité basale et les gènes de résistance, et, de manière plus globale, de diversifier les types de plantes dans les agro-systèmes pour gérer les ravageurs en réduisant l’utilisation de produits phytosanitaires. Les chercheurs ont annoncé qu’ils mèneraient des expérimentations similaires sur les cultures de blé.