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Digitalisation, l’agriculture prend du retard sur les autres secteurs

Le | Recherche-developpement

À l’exception notable des outils de gestion et de pilotage de l’entreprise, l’agriculture avance plus lentement que les autres activités, en matière de digitalisation. C’est la conclusion d’une étude de l’EM Normandie, publiée le 16 février.

Digitalisation, l’agriculture prend du retard sur les autres secteurs
Digitalisation, l’agriculture prend du retard sur les autres secteurs

Où se situe l’agriculture, par rapport aux autres secteurs d’activité, dans sa transformation digitale ? Une équipe de chercheurs de l’EM Normandie s’est penchée sur cette thématique dans un travail publié le 16 février. « L’agriculture, maillon faible de la digitalisation ? » : malgré la forme interrogative, le titre de l’étude semble déjà répondre un peu à la question…

« Présenté comme une solution miracle, mais… »

La méthodologie est la suivante : les chercheurs ont pris pour échantillon les entreprises agricoles de leur région, épluchant notamment les chiffres de l’Observatoire des transformations numériques en Normandie. « Alors que la digitalisation du monde agricole est présentée dans les discours institutionnels comme la solution miracle pour produire davantage afin de nourrir une population grandissante tout en respectant des critères environnementaux, l’agriculture […] se digitalise lentement, et ne transforme pas ses modèles d’affaires  », affirment les auteurs de l’étude.

Les OAD sauvent l’honneur

Celle-ci montre ainsi que l’agriculture accuse un retard sur les autres secteurs d’activité sur les outils de communication (85 % d’entreprises agricoles équipées contre 93,2 % pour les autres secteurs), le stockage de documents en ligne (18,8 % contre 28,7 %), les outils de gestion financières (27,2 % contre 38, 7 %) et à plus forte raison les outils de travail collaboratif (13,6 % contre 93,2 %). La seule avance du secteur se situe au niveau des outils de gestion et de pilotage de l’entreprise, notamment grâce aux OAD : 10,3 % des entreprises agricoles en utilisent, contre 9,7 % dans les autres secteurs.

La digitalisation doit dépasser la seule production

L’analyse produite par les chercheurs aboutit à des constats déjà bien identifiés par le secteur. La surabondance de l’offre joue contre son camp, contribuant à perdre l’agriculteur ; la peur de perdre la mains sur les datas ; le problème d’interconnexion des outils qui crée de la charge mentale. D’autres conclusions apportent des perspectives plus fraiches : « Il manque un maillon essentiel pour une transformation numérique appropriée du secteur : la digitalisation des fonctions telles que l’approvisionnement, la vente, les ressources humaines, la gestion financière et comptable et pas seulement celle des fonctions de production. »