Elevage et environnement, les bouchers veulent hacher menu les idées reçues
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__Les artisans bouchers ont lancé le 17 novembre une campagne de publicité qui sera déployée chez près de 2000 artisans bouchers.__ Dans une situation économique difficile, les producteur de viande doivent aussi faire face aux attaques sur l’impact environnemental de leur activité. Cette opération vise à informer les citoyens et à répondre à ces critiques. Après les bouchers, elle devrait s’étendre, en 2010, à l’ensemble de la filière. « Les reproches adressés à la filière viande bovine ne correspondent pas à la réalité des pratiques », déplore Henri Baladier, président de la fédération interprofessionnelle des viandes labels rouges. Les consommateurs ont parfois en tête des images stéréotypées. « Certains pensent qu’il y a des feedlots en France, remarque Louis Orenga, directeur du Centre d’information des viandes. Ce qui est faux : les exploitations de l’hexagone comptent en moyenne 80 bovins ». On est donc loin de ces parcs d’engraissement intensifs des Etats-Unis ou de l’Argentine. En France, l’herbe et le foin constituent près de 80 % de l’alimentation des animaux. Ce mode de production entretient les cinq millions d’hectares de prairies d’élevage sur le territoire français. Il est aussi à l’origine de paysages comme le bocage. Tous ces herbages jouent un rôle positif sur la biodiversité, la qualité de l’eau et le stockage du carbone dans les sols. « Autant d’informations qu’il est bon de rappeler aux consommateurs et citoyens, qui en sont d’ailleurs demandeurs », estime Louis Orenga. M.L. __Le CIV conteste donc les chiffres avancés en termes d’impacts environnementaux__ La contribution de l’élevage des ruminants aux émissions françaises de gaz à effet de serre, les GES, est évaluée à 11 %, dont 5 à 6 % pour l’élevage bovin viande. « Il faut corriger ce chiffre, qui ne prend pas en compte la capacité des prairies à stocker le C02, explique Jean-Baptiste Dollé, ingénieur et expert sur la question « élevage et gaz à effet et serre » à l’institut de l’élevage et auprès de l’Ademe. L’Inra de Clermont Ferrant estime d’ailleurs qu’un hectare de prairie peut stocker environ une tonne de CO2 par an. L’ensemble des prairies compenserait donc 40 à 50 % des émissions de gaz à effet de serre de l’élevage bovin viande, en équivalent CO2. Des pistes d’amélioration sont à l’étude pour réduire les émissions de GES liées à l’élevage des ruminants. Jouer sur l’alimentation des bovins pour réduire la production de méthane par les animaux, améliorer la valorisation agronomique des épandages, mais aussi développer la méthanisation et la production de biogaz, ou étudier les pistes pour la réduction des intrants sont les pistes principales. __Trois gaz à effet de serre sont en cause dans le cas de l’élevage de ruminants__ - Le CO2, lié à la consommation de carburant, d’électricité et au processus de fabrication des fertilisants et des aliments destinés à l’élevage - Le Protoxyde d’azote, N2O, émis suite à la dégradation dans le sol des engrais organiques et de synthèse et produit par la fermentation des déjections animales stockées - Et le méthane, NH4, formé lors de la rumination par les bovins et émis sous forme de rots essentiellement, et issus de la fermentation des déjections animales stockées