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Élevage et environnement : les scientifiques objectivent le débat

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Les résultats d’une étude menée par l’Institut national de la recherche agronomique, Inra, sur les rôles, impacts et services issus des élevages et de leurs produits dans l’Union européenne ont été présentés à Paris le 30 novembre 2016. L’Ademe et les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement avaient commandé cette expertise scientifique collective il y a deux ans. Leur but : objectiver le débat sur l’élevage grâce à un état des connaissances sur les externalités et enjeux du secteur.

Densité animale et part de l’herbe

Selon les scientifiques, deux critères sont à l’origine de la variabilité des bouquets de services issus de l’élevage : la densité animale et la place de l’herbe dans leur alimentation. Ainsi, les enjeux de la production peu herbagère et à haute densité animale, qui représente 30 % du cheptel européen, résident dans la gestion des pollutions locales et la limitation des intrants.

Dans les territoires d’élevage à dominante herbagère, les services rendus dépendent de la productivité de l’herbe. Dans les territoires orientés vers la polyculture-élevage, le maintien des productions animales conditionne des services comme le bouclage des cycles biogéochimiques et l’amélioration de la qualité des sols.

Impossible de généraliser

D’après les chercheurs, les généralisations relatives à l’élevage sont impossibles du fait de la diversité des systèmes de production. Ils invitent à considérer les externalités spécifiques à chaque territoire d’élevage pour identifier chaque fois les leviers d’action adéquats.

Ils ont par ailleurs révélé qu’en Union européenne, les émissions dues à l’élevage sont liées pour 42 % à l’alimentation animale, pour 22 % à la fermentation entérique, pour 19 % aux effluents d’élevage, et pour 17 % aux consommations d’énergie, directes et indirectes.

Les chercheurs ont envisagé les services générés par l’élevage par bouquets, afin de prendre en compte les synergies et les antagonismes qui les lient. Ils ont analysé cinq domaines associés à la production et à la consommation de produits d’origine animale :  les marchés, l’emploi et le travail, les intrants, l’environnement et le climat, les enjeux sociaux et culturels.