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Glyphosate, un effet sur plusieurs générations de truites arc-en-ciel

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Alors que le glyphosate est en cours de réévaluation au niveau européen, des chercheurs de l’Anses ont trouvé des effets de la molécule sur la santé de plusieurs générations de truites arc-en-ciel : leur comportement et plusieurs de leurs paramètres biologiques sont modifiés. Des études supplémentaires sont nécessaires pour expliquer le phénomène.

Glyphosate, un effet sur plusieurs générations de truites arc-en-ciel
Glyphosate, un effet sur plusieurs générations de truites arc-en-ciel

Voilà qui risque d’apporter de l’eau au moulin des ONG qui s’insurgent contre le report d’un an de l’approbation du glyphosate, suite au retard de sa réévaluation. L’unité « Virologie, immunologie et écotoxicologie des poissons » (VIMEP) du laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Anses a réalisé des expérimentations sur plusieurs générations de truites arc-en-ciel pour évaluer l’effet sur leur santé du glyphosate pur et de deux herbicides commerciaux en contenant. Aucune augmentation de la mortalité directement due à l’exposition à la molécule ou aux deux produits testés en contenant, ni d’effet négatif sur la reproduction n’ont été observés. En revanche, le comportement et plusieurs paramètres biologiques des poissons exposés ont été modifiés.

Des effets surtout observés chez les descendants

A notamment été mis en évidence une réduction des capacités de réaction à des changements de luminosité chez les larves issues de parents et/ou de grands-parents exposés, ce qui pourrait se traduire dans la nature par une réactivité moins importante pour échapper aux prédateurs. D’autres effets ont été montrés, comme une diminution de la diversité des micro-organismes présents sur les branchies, une variabilité de la mortalité due à une infection virale, des malformations…

Les effets les plus importants ne surviennent pas chez la première génération de poissons exposés, mais majoritairement chez les poissons descendants. Les chercheurs ont par ailleurs observé des différences d’effets selon la formulation des produits. Ces observations, encore non expliquées, demandent des études supplémentaires. « Il nous semble particulièrement pertinent de continuer à travailler sur des expositions longues à des doses environnementales, en menant des études sur plusieurs générations », conclut Thierry Morin, chef de l’unité VIMEP.