Grandes cultures, les instituts listent les actions pour limiter les résistances aux herbicides
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Le Gis Grande culture à hautes performances économique et environnementale (GC HP2E) annonce sur son site, le 11 septembre, la publication d’une note commune inter-instituts concernant la gestion des résistances aux adventices des herbicides en grandes cultures. Celle-ci a été rédigé par des représentants de l’Acta, d’Arvalis-Institut du végétal, de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), de l’Institut technique de la betterave (ITB), de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (FNAMS), de Terres Inovia et d’Agrosolutions.
Le document, daté d’avril 2019, a été écrit dans le cadre d’un appel à actions centré sur le dossier des adventices, lancé en 2017 par le Gis GC HP2E. Il a également été relu par des représentants de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), d’un point de vue réglementaire.
« Ne pas se cantonner à la chimie »
Face au phénomène de résistance, le document formule une série de recommandations. Et prévient d’emblée : « La lutte contre les adventices ne peut pas se réduire à l’emploi d’herbicides. La lutte chimique est certes facile et efficace, mais la pérennité de son efficacité n’est pas garantie, notamment à cause des problèmes de résistance. » Dans ce sens, les auteurs conseille de « ne pas se cantonner à la chimie » pour prévenir l’apparition de résistances. Ils citent ainsi comme leviers d’actions l'alternance des modes d’action herbicides et préconise « une seule application par culture d’un herbicide du groupe HRAC A ou B », et déconseille l’application de ces solutions « comme unique herbicide sur l’espèce cible ».
Le document recommande également de se tourner vers les principes de la lutte agronomique : diversification des cultures et alternance ente cultures de printemps et d’hiver, recours occasionnel au labour, déchaumage ou mise en place de couverts végétaux. Des actions qui « devraient être mis en place systématiquement, et pas seulement dans les situations à risques. Dans le contexte actuel, il est en effet dans l’intérêt de chacun de préserver le plus durablement possible l’efficacité des herbicides et d’empêcher la généralisation des cas de résistance », indique le document.
Un état des lieux de la situation en France
Une diversité de mode d’actions d’autant plus essentielle dans le contexte réglementaire actuel, note le document. « La réglementation tend à limiter l’utilisation et le panel d’herbicides disponibles. Dans le cas de certaines adventices, la sélection de résistances peut aggraver cette situation. Par ailleurs, l’homologation et la commercialisation de nouvelles substances se font de plus en plus rares (aucun nouveau mode d’action commercialisé depuis 1991). La gamme des solutions de désherbage chimique est donc de plus en plus restreinte. » La note propose enfin un tableau quantifiant les cas de résistances de chaque adventice sur l’ensemble de la France.