Inra : gérer la biodiversité plutôt que la conserver
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((/public/paysage-biodiv.jpg|paysage-biodiv.jpg|L))__« Il faut socialiser la biodiversité plutôt que la sacraliser. L’agriculture doit se réapproprier la biodiversité pour en faire un atout au service de la production. » Tels sont les paroles tenues par Marion Guillou, directrice de l’Inra, le 2 juillet, à Paris, en ouverture du colloque de présentation des résultats de l’expertise scientifique collective (Esco) intitulée « Agriculture et biodiversité : valoriser les synergies ».__ Xavier Le Roux, directeur de recherche à l’Inra et coordonnateur de l’étude a présenté trois logiques de préservation de la biodiversité. La première consiste à protéger les milieux à haute valeur écologique par spécialisation des territoires. La seconde demande des compromis de la part des acteurs du monde agricole pour une cohabitation et une conservation dans les espaces agricoles. Enfin, la dernière intègre la biodiversité dans les processus de production introduisant les deux notions de protection et d’utilité. C’est sur cette dernière idée que les experts ayant travaillé sur cette étude ont beaucoup insisté. Ils parlent de « services écologiques assurés par la biodiversité pour l’agriculture (pollinisation, recyclage de matières organiques…) ». Ce concept de « gestion de la biodiversité » place les enjeux au niveau des services apportés par la biodiversité et de leur intérêt écologique, économique et culturel pour les activités humaines, notamment au sein des systèmes agricoles et des paysages. Un système à bénéfices réciproques. Au delà de la simple préservation d’espèces particulières. D.M. Ce travail a été effectué à la demande conjointe des ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie, et a mobilisé pendant un an une vingtaine d’experts qui ont recensé et analysé quelque 2 000 articles de la littérature scientifique internationale. Objectif : dresser le bilan des connaissances disponibles sur les impacts de l’agriculture sur la biodiversité, sur les services que peut rendre la biodiversité dans les processus de la production agricole, sur les moyens de mieux intégrer la biodiversité dans l’agriculture et sur les outils de l’action publique.