ITA’Innov, les instituts techniques jouent la carte de la durabilité
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Les enjeux de durabilité de l’agriculture étaient au cœur de la remise des trophées ITA’Innov, le 15 octobre à Paris. Ce concours biennal organisé par l’Acta, tête de pont des instituts techniques agricoles, vise à mettre en lumière les initiatives innovantes déployées dans ces structures. Onze des 37 candidatures enregistrées étaient finalistes. Entre les enjeux de confort et d’efficacité, des thématiques environnementales étaient au rendez-vous : le bien-être animal, la réduction des intrants ou encore la biodiversité.
Approche systémique, double lauréate
La mention spéciale du jury donne le ton. « Basimil », porté par l’institut des plantes à parfum, médicinales et aromatiques (Iteipmai), vise à proposer aux producteurs de basilic une approche multi-leviers contre le mildiou : génétique, prophylaxie et itinéraires clé-en-main pour protéger la culture. Un modèle prédictif est disponible sur le web. L’approche systémique est également récompensée avec le projet Syppre, qui remporte la catégorie « Équipe innovante ». La collaboration entre trois instituts a convaincu le jury : Arvalis, Terres Inovia et l’Institut technique de la betterave travaillent de concert pour élaborer les rotations longues de demain, sur cinq sites d’expérimentations représentatifs de la diversité des paysages en France.
Réduction d’intrants
Le lauréat de la catégorie Recherche et méthodologie est l’Institut français des productions cidricoles (IFPC) pour son projet « Verger cidricole de demain », à faible utilisation d’intrants. L’IFPC ne s’est pas arrêté à la dimension agronomique de ce travail, intégrant la conservation des pommes et la qualité gustative du produit fini.
D’autres finalistes creusent le sillon de la réduction des intrants, comme Terres Inovia, lauréat de la catégorie Innovation. L’institut technique de la filière des huiles et protéines végétales travaille depuis plusieurs années autour de l’association de cultures colza-légumineuse gélive. Une manière de soigner la fertilité des sols tout en limitant la concurrence entre les adventices et le colza et de perturber le développement des ravageurs. Moins d’herbicides, moins d’insecticides et moins de fertilisation… mais des rendements consolidés. Une pratique qui représentait déjà 15 % de la sole du colza en 2018.
Un concours avant tout pour mieux communiquer
Les productions animales étaient relativement peu représentées en finale, avec seulement deux projets, dans la catégorie Projet international : Sheepnet et Teach in Pig, ce dernier étant lauréat. Dans les deux cas, la construction d’une collaboration entre organismes de différents pays était au cœur de l’initiative, avec une sensibilité sur le thème du bien-être animal.
Le concours vise avant tout à mettre en avant les projets porteurs : s’il n’y a pas de récompense à proprement parler, l’ensemble des onze finalistes ont pu bénéficier du tournage d’un clip de promotion, à valoriser dans de futures communications.