La base de données Agribalyse devient publique
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Le 29 septembre, la base de données environnementales de référence pour l’alimentation, Agribalyse, est rendue publique. L’enjeu pour l’Ademe et l’Inrae est de contribuer à l’écoconception des produits, mais aussi à l’écoconsommation, en informant les citoyens sur l’impact environnemental de leur alimentation. Une annonce à rapprocher de l’expérimentation en cours sur l’affichage environnemental.
250 références agricoles, 2500 aliments, 14 indicateurs d’impact environnemental et un score unique. Après dix ans de travail, la base de données environnementales de référence pour l’alimentation, Agribalyse, sera mise à disposition du public à partir du 29 septembre. Issu d’une collaboration entre l’Ademe et l’Inrae, « Agribalyse est le fruit du travail de plus de 100 partenaires, dont les instituts techniques agricoles et agroalimentaires, des bureaux d’études », rappelle Vincent Colomb, ingénieur en charge de l’écoconception des produits alimentaires à l’Ademe.
De l’agriculture à la préparation du repas
Fondé sur l’analyse de cycle de vie (ACV), qui calcule l’impact d’un produit de sa naissance à sa fin de vie, Agribalyse recense plus de 1 000 déclinaisons sur les références agricoles : label rouge, sans labour, rotations longues, variétés, aliments pour animaux, systèmes « éco-conçus », etc. Pour les produits alimentaires, la valeur reflète le « produit moyen », sans marque, en incluant les produits bruts, transformés et importés. « Cette base de données est un socle de connaissance, en open data, qui doit pouvoir servir aux entreprises, pour améliorer l’écoconception de leurs produits, comme aux consommateurs pour leur apporter de l’information sur l’impact environnemental de leur alimentation », continue Vincent Colomb. Agribalyse intègre aujourd’hui l’impact environnemental jusqu’à la préparation du produit alimentaire chez le consommateur.
Dépasser les limites de l’ACV
Pourtant, les résultats d’ACV peuvent être incomplets, comme le soulignait Sandrine Espagnol de l’Ifip cet été. Louis-Georges Soler, directeur adjoint alimentation à l’Inrae l’admet : « Nous devons dépasser ces limites, comme par exemple sur le stockage de carbone ou encore la biodiversité, pour les intégrer ultérieurement. Agribalyse est aujourd’hui la base de données la plus fine et précise à l’international. » En outre, elle permet de faire des rapprochements avec la table de composition Ciqual, gérée par l’Anses, sur les valeurs nutritionnelles des aliments, et ainsi envisager de lier santé et environnement dans l’information du consommateur.
L’expérimentation sur l’affichage pour cadrer l’utilisation
Un des objectifs de cette ouverture au public est bien de servir « l’écoconsommation ». Cependant, les données issues d’ACV restent des « résultats scientifiques difficilement compréhensibles par le consommateur », reconnaissent les experts. Alors comment s’assurer d’une bonne utilisation des chiffres ? « En parallèle se déroule l’appel à candidature sur l’affichage environnemental, où les entreprises, associations, applications proposent leur projet, explique Jérôme Mousset, chef du service forêt, alimentation et bioéconomie à l’Ademe. L’enjeu est justement de cadrer par les pouvoirs publics un type et un mode d’information à partir des données d’Agribalyse. » Un premier point sur l’affichage environnemental est d’ailleurs prévu pour la fin de l’année.
« La base de données sera actualisée tous les 18 mois et un service après-vente assure l’intégration des retours utilisateurs », complète Vincent Colomb. Un mail spécifique a d’ailleurs été ouvert pour tout utilisateur qui détecte une anomalie : agribalyse@ademe.fr. Dès la semaine prochaine, un patch d’amélioration sera publié, donnant naissance à Agribalyse 3.0.1. « Nous avions oublié la bouteille en verre pour le cidre ! », précise l’ingénieur.
La base de données est accessible ici (à partir du 29 septembre).