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La culture en association, une piste d'avenir pour les légumineuses

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Lors des deuxièmes Rencontres francophones légumineuses (RFL2), organisées près de Toulouse les 17 et 18 octobre 2018, les intervenants ont souligné que ces cultures présentaient quelques freins, susceptibles de refroidir les agriculteurs au moment de choisir leur assolement. « Le faible attrait des légumineuses, aux yeux du producteur, tient aux rendements faibles et instables », explique Nicolas Carton, qui présentait les résultats de sa thèse à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) sur ce sujet. La culture en association avec des céréales est une piste de travail qui semble porteuse, et identifiées par plusieurs projets de recherche agronomique.

Limiter le développement d’adventices

Pour Nicolas Carton, légumineuses et céréales présentent des complémentarités spatiales et temporelles, « qui évitent les phénomènes de concurrences entre les deux, tout en limitant l’azote disponible pour les adventices. » Pour Céline Bourlet, chargée de mission R&D à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, « le salissement en association est quasi-systématiquement moindre dans le cas d’association, par rapport aux cultures pures. » Avec un effet plus sensible en bio, car en conventionnel, un herbicide précoce suffit à limiter l’impact des mauvaises herbes.

La céréale, un tuteur contre la verse

Second intérêt des associations : la lutte contre la verse. « Un phénomène qui peut réduire la récolte à rien », rappelle Nicolas Carton. Les différentes expérimentations aboutissent à la même conclusion : la céréale peut jouer le rôle de tuteur. « Dans le cas d’un binôme lentille-blé, davantage de lentilles sont récoltées, pour une performance économique finale supérieure qu’en culture seule », explique-t-il. Dans le registre économique, plus globalement, les effets favorables de l’association vis-à-vis des adventices et de la verse font leur effet. Les associations testées dans les expérimentations de Céline Bourlet et dans celles de Nicolas Carton s’avèrent avoir des rendements « presque systématiquement » plus élevés qu’une légumineuse pure.

Les signaux sont donc plutôt positifs. Mais ce champ de recherche reste encore vaste. Les associations céréales-légumineuses possibles sont nombreuses : identifier les « couples » les plus complémentaires est l’un des enjeux d’avenir.