La Fédération nationale bovine définit le modèle d'élevage à la française
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Émancipation. Coincée entre les préjugés de la société, la domination commerciale de la grande distribution et les peurs du libre-échange, la Fédération nationale bovine (FNB) a tenu son assemblée générale, à Évreux les 7 et 8 février, dans un climat tendu mais constructif. Elle définit le modèle d’élevage à la française et demande une cohérence des politiques publiques, en France et en Europe, pour l’affirmer et le faire reconnaître.
Services rendus et objectifs de développement durable
« Il y a plusieurs types d’élevages, mais un seul modèle français, explique Alexandre Merle, vice-président de la FNB. Il est ancré dans les territoires, de gouvernance familiale, à taille humaine, et rend de nombreux services à la société, tant sur l’économie, le social que sur l’environnement. » Ne se retrouvant pas dans la classification des systèmes d’élevage de la FAO (industriel, mixte et pâturage), les éleveurs ont partagé leurs spécificités pour se (re)définir à la lumière des objectifs de développement durable et du travail de l’Inra sur les services rendus dans les territoires français.
Pac et communication positive
« Il ne peut y avoir un élevage fort sans une cohérence des politiques publiques, françaises et européennes », rappelle Bruno Dufayet, président de la FNB, au ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. S’appuyant sur le projet de loi des États généraux de l’alimentation et sur l’élaboration de la nouvelle Pac, la fédération a tracé les lignes rouges pour s’assurer du maintien d’un modèle d’élevage à la française, assumé et reconnu pour ses services rendus.
Une reconnaissance qui pourrait commencer par les aides Pac. « L’indemnité compensatoire de handicaps naturels et la prime à la vache allaitante sont déjà des paiements pour services rendus, explique Jean-Louis Peyraud, directeur scientifique adjoint agriculture de l’Inra et président de l’Animal task force (ATF). Les nommer comme tels pourrait changer la perception du public et freiner les raccourcis. » En somme, aller vers une communication plus positive. A laquelle scientifiques, politiques et éleveurs peuvent contribuer en rappelant, par exemple, que l’Europe possède l’élevage le moins impactant sur le plan de l’environnement.