La recherche agronomique européenne en marche vers une agriculture sans pesticides de synthèse

C’est l’une des premières « grandes signatures » du Salon de l’agriculture, cadre habituel de nombreuses annonces de partenariats. Le 23 février, 24 organismes de recherche de seize pays européens se sont officiellement engagés dans la feuille de route « Pour une agriculture sans pesticide chimique ». Côté français, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) sont impliqués.

Comme l’expliquait son directeur scientifique agriculture Christian Huyghe à Référence environnement en décembre 2019, Inrae est d’ailleurs l’un des principaux moteurs de cette démarche, avec deux structures allemandes : les Centre de recherche sur le paysage agricole de Leibniz (ZALF) et le Centre de recherche fédéral allemand sur les plantes cultivées (JKI).

Repenser la recherche elle-même

« L’objectif est ambitieux, selon un communiqué publié par Inrae le jour-même : définir une nouvelle stratégie de recherche, transdisciplinaire et multi-acteurs, permettant d’apporter les solutions pour la transition vers une agriculture sans pesticide chimique, partout sur le continent. » Une liste des pistes de recherche à creuser est déjà connue :

- mieux utiliser les approches agroécologiques afin de développer des systèmes de production plus résistants aux maladies,

- exploiter le fort potentiel de la sélection végétale,

- développer l’utilisation du numérique et des nouvelles technologies et agroéquipements,

- approfondir les leviers et verrous de la transition socio-économique.

La démarche a aussi pour but d'aider la sphère scientifique à se réinventer, en privilégiant les approches systémiques et multidisciplinaires, et en accélérant la connexion entre expérimentations en laboratoire et sur le terrain. Trois ateliers de réflexion ont d’ores et déjà été organisés ces 18 derniers mois à travers l’Europe.