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La recherche avance sur les méthodes de lutte alternative aux insecticides

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Les systèmes sensoriels des insectes sont d’une grande importance pour la communication intra et interspécifique. Des chercheurs tentent de mieux les comprendre pour mettre au point des méthodes de lutte alternatives aux insecticides. Le pôle de compétitivité Vegepolys a organisé le 11 janvier 2016 à Angers un symposium sur le sujet. La confusion sexuelle, le concept de « push-pull », ou encore la perturbation dans la recherche des plantes hôtes, sont des techniques travaillées par les scientifiques. Faire évoluer la confusion sexuelle En Italie, la Fondation Edmund Mach tente d’améliorer la lutte par confusion sexuelle. Grâce à l’implication de coopératives, tous les viticulteurs du Trentin sont passés à cette méthode de lutte contre l’Eudemis et la Cochylis de la vigne. « Nous n’utilisons presque plus d’insecticides », explique Gianfranco Anfora, chercheur à la Fondation. La réussite tient de la coopération entre les scientifiques, les conseillers, les sociétés qui commercialisent les phéromones et les producteurs. Car la confusion sexuelle nécessite une grande vigilance. «  Nous avons constaté à un moment donné une baisse d’efficacité, poursuit Gianfranco Anfora. Nous avons donc travaillé d’autres types de diffuseurs et des cocktails différents de phéromones. La confusion se réfléchit au cas par cas, selon les régions, les ravageurs visés ou encore la typologie du paysage. Il faut aussi surveiller l’apparition de nouveaux bioagresseurs. » Push pull : dévier la route du bioagresseur Autre méthode mise en avant : le push pull. Elle consiste à rendre la culture répulsive pour les ravageurs, soit le « push », et les attirer (pull) sur d’autres zones. Des essais sont menés en Afrique, sur du maïs. L’équipe de John Pickett, chercheur à la Royal entomology society en Angleterre, planche également sur la construction de plantes OGM répulsives pour les pucerons, et qui attireraient des butineurs et des coccinelles. « Pour l’instant, ça ne fonctionne pas », reconnait John Pickett. Perturber la mouche du chou Quant à l’Inra de Rennes, le centre mène des recherches sur la perturbation du ravageur dans sa recherche des plantes hôtes. L’idée est d’identifier des composés volatils, COVs, qui influencent le choix des plantes et de les diffuser dans les champs. Le projet est mené sur la mouche du chou, Delia radicum. Outre le fait de perturber le comportement du ravageur, les scientifiques espèrent trouver des COVs qui attirent les prédateurs naturels de l’insecte. Après de longues recherches plutôt infructueuses, l’équipe a découvert une molécule qui semble prometteuse, le Cereol.