La recherche variétale pour limiter les risques liés à l'agro-écologie
Le | Recherche-developpement
Si la définition générique de l’agro-écologie ne fait pas débat, « mobiliser les ressources éco-systèmiques pour obtenir une réduction de l’utilisation des produits de synthèse », il n’en va pas de même des moyens concrets à mettre en œuvre et de la répartition de la prise de risque. Etienne Gangneron, agriculteur bio, président de l’Agence bio, en a témoigné lors d’une table-ronde organisée par la filière céréales à paille et protéagineux du Gnis (1), le 9 avril à Paris. Les variations de rendements peuvent aller du simple au triple pour les mélanges d’espèces type triticale et pois qu’il sème à l’automne. « La vraie difficulté est que nous prenons le risque de faire une récolte sur deux », a-t-il résumé. Son système fonctionne cependant, à l’appui d’une solide maîtrise de l’agronomie, puisqu’il est installé en polyculture-élevage bio depuis près de vingt ans. Limiter les variations de rendements Au-delà de l’agriculture biologique, le mélange d’espèces (ou des variétés au sein d’une même espèce) représente l’une des réponses qui peut être apportée pour diminuer les intrants, a souligné Isabelle Litrico, chargée de recherche génétique à l’Inra. Des travaux sont engagés par l’institut pour adapter les variétés disponibles sur le marché à cet objectif. Pour Marc Richard-Molard, délégué permanent de l’IBV (2), le génie génétique « est indispensable pour aller plus vite et pour moins cher », en particulier pour les espèces mineures qui ne peuvent rentabiliser des programmes de recherche importants. Génie génétique qu’il entend séparer de la seule thématique des OGM. Les trois intervenants sont tombés d’accord pour souligner la nécessité d’un travail plus étroit entre les agriculteurs et la recherche. Un constat partagé par Xavier Beulin, président de la FNSEA et du groupe Avril (3), invité comme grand témoin de cette rencontre. Il a marqué sont souhait de voire le ministre de l’Agriculture apporter une définition plus claire de l’agro-écologie. « Il ne peut s’agir d’une système de décroissance, a-t-il indiqué. Mais d’une approche systémique à retravailler dans une dimension territoriale. » (1) Groupement national interprofessionnel des semences et des plants. (2) Initiatives biotechnologies végétales. (3) Filières industrielles de huiles et protéagineux.