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L’Académie du biocontrôle récompense des travaux sur le désherbage

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A travers l’édition 2020 de son prix, l’Académie du biocontrôle a récompensé des travaux menés sur des méthodes alternatives au désherbage chimique en pépinière.

L’Académie du biocontrôle récompense des travaux sur le désherbage
L’Académie du biocontrôle récompense des travaux sur le désherbage

Depuis 2018, l’Académie du biocontrôle récompense chaque année le meilleur mémoire de Master II ou d’École d’ingénieur soutenu durant l’année en cours, sur le biocontrôle et/ou la protection biologique intégrée. Lors de l’édition 2020 de l’événement, l’organisme a attribué son prix a Floriane Jacquelin, pour ses travaux réalisés entre 2018 et 2019, dans le cadre de son cursus à AgroCampusOuest. Ils concernent les alternatives au désherbage chimique en production fruitière. Les essais ont été menés en pépinière. « Les adventices sont un gros problème, en pépinière mais pas uniquement, rappelle en ouverture de son propos la lauréate. Elles peuvent causer jusqu’à 34 % de pertes, ce qui occasionne une grosse consommation de produits phytosanitaires. » Alors que la réglementation en la matière se durcit, Floriane Jacquelin a testé plusieurs alternatives, pour répondre à la question : comment se passer du glyphosate, à quel coût et avec quelles contraintes techniques ? Du paillage à base de paille ou de miscanthus et des couverts végétaux composés d’Agrofix-2 (radis chinois, phacélie, fenugrec, alpiste), de camelina sativa ou de micro-trèfle Pipolina ont été installés entre avril et juillet sur six rangs de trois variétés de poiriers (Williams, Comice, Conférence). Chaque modalité a été répétée 14 fois.

Les paillages, efficaces mais coûteux

De manière globale, les résultats ont souligné une meilleure efficacité des paillages que des couverts végétaux. Par ailleurs, les alternatives testées semblent avoir un léger impact sur la taille des arbres, de manière uniforme, par rapport à un témoin désherbé chimiquement et mécaniquement. Sur le plan environnemental, les rejets de CO2 sont quasi tous équivalents, et trois fois moins importants que le désherbage actuel. Économiquement, les paillages, bien que très efficaces, ont entraîné une multiplication des coûts. « Nous avons dû les renouveler, ce qui nous est revenu à plus de 2000 euros contre 500 actuellement », précise Floriane Jacquelin.

Difficile changement de pratiques

Plusieurs pistes d’approfondissements ont été identifiées. En ce qui concerne les couverts, des difficultés ont été rencontrées pour démontrer leurs capacités allélopathiques. Les conclusions du mémoire préconisent d’observer si les couverts se ressèment spontanément et la capacité de recouvrement du trèfle. Elles recommandent aussi de reconduire ces travaux sur d’autres cultures sur un temps plus long. Sur le plan humain, la lauréate souligne la difficile remise en question des pratiques actuelles : « le gérant de la pépinière était d’accord pour investir un peu plus mais de manière limitée et ne voulait pas consacrer plus de temps au désherbage. Je mise davantage sur le développement d’outils et de robots de désherbage. » Elle en appelle également à reconsidérer la nuisibilité des adventices et à l’exploitation de leur propriétés.