L’agriculture urbaine, un vecteur d’innovation
Le | Recherche-developpement
Végépolys, qui entend s’inscrire comme le pôle de compétitivité référent en la matière, a mis en avant le rôle d’innovation de l’agriculture urbaine lors d’un colloque le 17 mars. Surfant sur le développement de la pratique, des entreprises proposent un éventail de services : solutions bas carbone ; outils de gestion du climat, de la luminosité, des déchets ou encore de l’énergie ; technologies sophistiquées comme l’hydroponie ; des compétences de réhabilitation des friches polluées, etc. Limiter les transports Malgré son image high tech, l’agriculture urbaine ne date pas d’hier. Les villes se sont construites sur des terres fertiles, pour que le maraîchage soit possible en ceinture des villes et afin de limiter le transport. Aujourd’hui, c’est également sur cet argument que cette forme d’agriculture se développe. « En moyenne, un aliment qui arrive dans les assiettes a parcouru 3500 kilomètres. C’est aberrant », indique Marie Fiers, ancienne chercheuse à l’Institut national de la recherche agronomique, Inra, et fondatrice d’Urban Leaf, spécialisée dans l’aquaponie. Les formes d’agriculture urbaine sont variées. Les producteurs peuvent être des professionnels ou des amateurs, elle se situe dans un milieu urbain dense ou en périphérie, elle utilise dans des circuits courts ultra-frais ou longs plus classiques, avec des modèles de gouvernance les plus diverses. « Nous sommes complémentaires », InVivo Comment se positionne le secteur agricole dans cette mouvance ? Il s’y intéresse de près. De nombreux acteurs de l’agriculture étaient ainsi présents à la conférence, à l’instar de Koppert spécialisé dans les produits de biocontrôle, qui voit dans cette pratique quasiment exempte de pesticides un débouché potentiel. Ou encore le groupe coopératif InVivo. « Nous avons un regard optimiste sur l’agriculture urbaine, explique Pierre Compère, responsable filières et territoires d’InVivo. Certes, elle génère des craintes de la part des agriculteurs, qui peuvent la percevoir comme une concurrence émergente. Nous estimons pourtant que nous sommes complémentaires, les deux proposant des services différents. L’agriculture actuelle est soumise à des critiques. L’engouement pour l’agriculture urbaine confirme l’interpellation des citoyens, et peut permettre de les réconcilier avec l’agriculture. »