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« Le programme de recherche Cultiver et protéger autrement, plus ambitieux qu’Écophyto »

Le | Recherche-developpement

L’appel à projet du Programme prioritaire de recherche (PPR) « Cultiver et protéger autrement » est paru au Journal officiel du 22 juin 2019. Il vise une agriculture sans pesticide à l’horizon 2030-40. Une initiative lancée par le ministère de la Recherche en juillet 2018 et qui s’inscrit en marge du plan Écophyto.

« Le PPR est plus ambitieux que la partie recherche d’Écophyto, insiste Florence Jacquet, directrice de recherche à l’Inra et en charge de la coordination du PPR. Il a pour objectif une absence d’utilisation de pesticide, dans un horizon toutefois plus lointain. Les projets seront financés sur six ans, avec une dotation plus importante que ce que l’on peut habituellement trouver pour ce genre de projets. »

30 millions d’euros sur six ans

L’enveloppe s’élève à 30 millions d’euros, issue du Plan d’investissement d’avenir, PIA. Le programme concerne l’ensemble des régions et toutes les productions végétales. L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) a en charge son pilotage scientifique et son animation. L’Agence nationale de la recherche (ANR) a la responsabilité de la sélection, du conventionnement et du suivi des projets.

Pour arriver au « zéro pesticide », le comité de sélection attend des programmes en rupture. « Nous voulons également aller plus loin dans les connaissances fondamentales pour améliorer les solutions », poursuit Florence Jacquet.

Des connaissances fondamentales

Un premier volet concerne des projets intégratifs de grande ampleur, pouvant disposer jusqu’à trois millions d’euros d’aide, regroupant de larges consortiums et visant un objectif de conception de nouveaux systèmes de production. Parmi les thèmes attendus : l’étude des interactions plante/plante et microorganismes/plante au sein de couverts végétaux complexes, la sélection de variétés résistantes, les méthodes de biocontrôle, la compréhension du microbiote des cultures, l’identification des leviers socioéconomiques.

Améliorer l’épidémiosurveillance

Le second volet vise à renforcer les dispositifs d’épidémiosurveillance, en les rénovant grâce aux nouvelles technologies de l’information. « Nous considérons que les outils de surveillance actuels ne permettent pas de mettre au point une bonne prophylaxie », poursuit-elle. L’objectif est de prendre en compte, en temps réel, l’état épidémiologique des cultures, de prévoir les trajectoires d’évolution du risque et de permettre un meilleur échange de l’information entre acteurs. Les projets retenus bénéficieront d’une aide financière maximale de 1,5 M€.

Tous les projets devront inclure un volet « formation par la recherche », de niveaux master et doctorat. Ils devront participer à différents travaux : une prospective « agriculture 2050 sans pesticides », une évaluation de l’impact des projets, des colloques, la production de documents de diffusion des connaissances, une valorisation des résultats au sein d’Écophyto II.

L’appel concerne les organismes de recherche publiques français. La date de clôture est fixée au 4 décembre 2019. Les dossiers retenus seront connus en mars 2020.

Contact : ppr-cpa@agencerecherche.fr