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Le travail du sol a peu d’effets sur le stockage de carbone

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La réduction, voire la suppression du travail du sol est l’une des pratiques agricoles souvent mise en avant pour accroître le stockage de carbone dans les sols. Une étude menée par l’Inra et Arvalis-Institut du Végétal, avec une approche originale incluant le calcul des stocks sur une grande profondeur (0-60 cm) et leur suivi dans le temps, vient pourtant de contredire cette idée reçue. Les résultats montrent que les stocks de carbone pour trois modalités de travail du sol (labour annuel, travail superficiel et semis direct) sont identiques après 41 ans de ces pratiques en continu. Le travail superficiel a bien augmenté le stock de carbone en surface (0-10 cm) mais l’a diminué d’autant en profondeur (10-30 cm). En analysant l’évolution des stocks au cours du temps, les chercheurs montrent que la réduction du travail du sol entraîne des phases de stockage ou de déstockage de carbone qui sont dépendantes des conditions climatiques. Les années sèches favorisent le stockage de carbone en travail superficiel, alors que les années humides entraînent un déstockage de carbone par rapport au sol labouré. « L’effet du travail du sol réduit sur le stockage du carbone n’est pas totalement remis en cause, explique Bruno Mary, directeur de recherche à l’Inra. Il existe dans les climats plus secs / semi arides, comme en Espagne ». Selon lui, il faut également démontrer que les résultats obtenus à Boigneville (91) sont généralisables à toute l’Europe de l’Ouest soumise à un climat tempéré. J.P.