Le WWF pointe l'agriculture intensive dans l'accélération du déclin de la biodiversité
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« L’humanité a pris pour acquis la nature et ses services, sans agir de manière efficace contre l’effondrement de ce capital naturel. » C’est ainsi que résume Marco Lambertini, directeur général du WWF international, le bilan tiré par l’édition 2018 du rapport « Planète Vivante », diffusé le 30 octobre. Publié tous les deux ans par l’ONG, il évalue l’impact des activités humaines sur l’état de la planète et de sa biodiversité. Les chiffres avancés laissent peu de doute : les populations de vertébrés auraient chuté de 60 % au niveau mondial, entre 1970 et 2014. Le document affirme également que l’empreinte écologique mondiale, mesurant l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles, a triplé en un demi-siècle.
Seulement un quart des terres vierge de toutes activités humaines
Parmi les pressions pesant sur la planète, la surexploitation des sols et l’agriculture intensive. Notamment via la dégradation de l’habitat de nombreuses espèces. Selon le rapport, l’agriculture serait à l’origine de près de 73 % de la déforestation dans les pays tropicaux ou subtropicaux entre 2000 et 2010. La culture du soja en Amérique du Sud, à destination notamment de l’élevage bovin intensif, est particulièrement mise en cause. Le WWF affirme ainsi que seul un quart des terres a actuellement échappé à toutes activités humaines confondues, un chiffre qui pourrait chuter à 10 % en 2050 si aucun changement n’est opéré.
Objectif zéro perte de biodiversité en 2030
Pour répondre à ces menaces, le directeur général du WWF France, Pascal Canfin, en appelle à la mise en œuvre d’un « New Deal pour la nature en 2020 », avec un objectif de zéro perte nette de biodiversité en 2030. Au niveau national, l’organisation réclame des mesures fortes en matière d’agriculture, notamment « un plan de lutte contre la déforestation importée, et un co-partage de la Pac par les ministères en charge de l’écologie et de l’agriculture. »
Pour mesurer l’évolution des populations de vertébrés à travers le monde, le WWF se base sur l’Indice planète vivante. Cet indice reconnu de l’état écologique de la planète est calculé par la Société zoologique de Londres, qui utilise les données scientifiques collectées, dans 4 000 points répartis sur le globe, sur 16 704 populations appartenant à 4 005 espèces vertébrées.