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Les arbres champêtres et le stockage du carbone

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((/public/Dupraz_Christian_Inra.jpg|Dupraz_Christian_Inra.jpg|R))L’arbre champêtre peut-il contribuer à améliorer le bilan carbone des exploitations agricoles ? Cette question a été soulevée lors de l’assemblée générale de l’Association française des arbres et haies champêtres, l’Afhac, le 4 mars à Nantes. Et la réponse n’est pas si simple. Les boisements de terre agricole, de par leur croissance rapide et la profondeur de leurs racines, permettent en moyenne de capter 3 à 4 tonnes de carbone par hectare et par an pendant 50 ans, contre 1 tonne pour la forêt. « Pourtant, il y a une réticence des organisations professionnelles agricoles à en parler car si on veut tirer bénéfice de ce stockage du carbone, cela soulève aussi la question des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture, explique Christian Dupraz, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique, Inra, de Montpellier. Or, actuellement, l’agriculture est exonérée de taxe carbone ». S.Ay. %% % % %% “'Photo : pour Christian Dupraz, chercheur à l’Inra de Montpellier, il ne faut pas spéculer sur le bénéfice de l’agroforesterie en matière de stockage de carbone'” __Répartir le crédit carbone__ %% % Autre souci : comment comptabiliser le stockage du carbone ? Une question qui se pose notamment lorsque des entreprises souhaitent compenser leur émission de carbone en plantant une densité forestière sur des terres agricoles. « Dans ce cas, à qui doit-on créditer le bénéfice du puits de carbone : à l’entreprise qui a décidé de planter les arbres ou à la personne qui les entretient », s’interroge Christian Dupraz. Pour le chercheur de l’Inra, il ne faut pas spéculer sur le bénéfice de l’agroforesterie. « Aller vers l’équilibre des exploitations agricoles en matière de carbone, ce n’est pas juste planter des arbres, mais réduire globalement les gaz à effet de serre avec les techniques culturales simplifiées, les économies d’énergie ou encore la diminution des intrants », indique-t-il.