Les coopératives de l’Ouest, la chaire AEI et Agrocampus Ouest veulent mieux comprendre la rhizosphère
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Eureden, Terrena, Agrial, la chaire AEI et AgroCampus Ouest financent une thèse qui vise à analyser les interactions entre le sol et la plante. Objectif : améliorer le conseil terrain, dans le cadre d’une démarche agroécologique.
Mieux comprendre le fonctionnement de la rhizosphère pour accroître la performance des interactions entre le sol et la plante. Telle est l’ambition de la thèse de Sebastian Mira, financée par la chaire AEI, Agrocampus Ouest et les coopératives EUREDEN, TERRENA et Agrial. Ce travail, démarré il y a un an et hébergé chez Eureden, a été présenté le 18 septembre à l’occasion d’une webconférence organisée dans le cadre du Space.
Une toute petite partie du sol
« La rhizosphère est la zone du sol où se développe les racines et donc où a lieu l’absorption des nutriments et les échanges entre la plante et les microorganismes, explique Edith Le Cadre, enseignant chercheur à Agrocampus Ouest. Elle ne représente qu’une faible partie du sol. » Or, les analyses de sol ne sont généralement pas réalisées dans cette zone : elles ne représentent donc que partiellement le potentiel des sols et la performance des couverts végétaux.
Pour l’heure, un schéma des relations causales dans la rhizosphère a été réalisé, grâce à un travail bibliographique et des contacts avec des experts. Il prend en compte la caractérisation des systèmes racinaires, le potentiel des sols (texture, pH, disponibilité des nutriments, etc), la richesse en biodiversité, etc. Les liens entre les différents éléments vont être testés grâce à un dispositif expérimental, appelé Rhizobox. « L’objectif est de déceler les interactions les plus importantes pour aboutir à un schéma simplifié que nous pourrons tester chez les agriculteurs », poursuit Edith Le Cadre.
Une thèse hébergée par Eureden
L’expérimentation en grandeur nature démarrera en 2021, avec une dizaine de parcelles de blé chez des exploitants des trois coopératives et une à la station de Rennes Le Rheu. Elle sera ensuite étendue, notamment pour analyser l’impact de la rotation des cultures.
« Les relations entre le sol et la santé des plantes est la base du conseil terrain, explique Guillaume Gasc, consultant pôle Innovation pour Eureden. Aujourd’hui nos préconisations sont fondées sur l’analyse de sol et la météorologie. Cette thèse sur les interactions dans la rhizosphère nous aidera à affiner nos conseils en vue d’améliorer les rendements, la qualité et, de manière plus générale, notre démarche agroécologique avec des outils simples et abordables pour nos adhérents. »
Mieux comprendre les biostimulants
Ce travail pourrait également aboutir à la création outils d’aide à la décision et permettre de mieux comprendre le fonctionnement des biostimulants. « Nous avons encore du mal à cerner ces produits. Ces nouveaux outils devraient nous aider », ajoute Guillaume Gasc.
Le budget alloué s’élève à 150 000 environ sur trois ans.