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Les instituts techniques lancent deux digifermes pour tester l’agriculture numérique

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Alors que les interactions entre agriculture et nouvelles technologies se multiplient, plusieurs instituts techniques (1) joignent leurs efforts pour créer deux « digifermes » : deux exploitations pour, en 2016, tester des outils connectés en conditions réelles. La première aura trait aux grandes cultures, à Boigneville (Essonne). La seconde se trouve en zone mixte polyculture-élevage sur le site de Saint-Hilaire-en-Woëvre (Lorraine), avec une production de bovins viandes. Tester des outils opérationnels… « Face à la montée des initiatives et le nombre croissant d’outils et services connectés mis à disposition des producteurs, il est important d’en connaître l’intérêt technico-économique en conditions réelles », explique Delphine Bouttet, responsable de la ferme de Boigneville. L’idée est de tester tout ce qui est commercialisé ou sur le point de l’être. Dans le cas des grandes cultures, un focus est prévu pour les pratiques de désherbage et d’irrigation. « Nous utiliserons des méthodes d’extrapolation pour juger de la pertinence de chaque outil expérimenté à l’échelle d’une exploitation, détaille Delphine Bouttet. Nous estimerons ainsi leur rentabilité. D’autres facteurs seront pris en compte : organisation du travail, contraintes de prises en main… » …et en concevoir de nouveaux Chaque digiferme devrait intégrer des projets de recherche financés au niveau régional, national ou européen en phase avec ses ateliers. Les instituts entendent mettre au point et tester leurs propres nouveaux outils. Ils ont aussi l’ambition de mettre à disposition ces sites aux acteurs du numérique (start-up, instituts de recherche, entreprises) afin qu’ils puissent tester et évaluer leurs outils et prototypes pour démontrer leur opérationnalité. Les premiers enseignements sont attendus dès la fin 2016.

  • La ferme de Boigneville évolue
Les actuelles cinq micro-fermes de Boigneville vont être restructurées pour suivre trois systèmes de cultures : bio, semis sous couvert permanent, et « cap régional », qui vise à simuler la ferme locale-type de demain. Alors que la ferme est en cours de transition et les rotations sont en train d’être définies, un certain nombre d’approches numériques (OAD, agriculture de précision…) sont déjà déployées sur les systèmes actuels. (1) Arvalis-Institut du végétal (grandes cultures), Idele (élevage), l’ITB (betterave) et Terres Inovia (oléoprotéagineux).