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Les instituts techniques s’inquiètent de la baisse du fonds Casdar

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Destiné à financer des projets de recherche et développement et le transfert de l’innovation sur le terrain, le fonds Casdar est utilisé par les chambres d’agriculture, les coopératives et les instituts techniques. Ces derniers alertent sur la baisse de l’enveloppe prévue dans le projet de loi de finances. Ils estiment que cette diminution compromet la nécessaire transition agroécologique.

Arvalis - © D.R.
Arvalis - © D.R.

Incompréhension. Tel est le sentiment exprimé par les instituts techniques dans un communiqué du 1 octobre. Le fonds Casdar (compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural) destiné à la recherche appliquée et au développement agricole, voit en effet son enveloppe réduite de dix millions d’euros dans le projet de budget du ministère de l’Agriculture pour 2021, sur une enveloppe totale de 187 M€. Ce fonds Casdar représente 24 % des ressources des instituts.

À l’encontre de la transition agroécologique

Ils estiment que cette diminution va à l’encontre de l’ampleur des défis (alimentation, changement climatique, biodiversité, bien-être animal…) qui traversent l’agriculture avec la nécessaire transition agroécologique. Le Casdar est alimenté par des taxes prélevées chez les agriculteurs, qui, elles, ne baissent pas. « Il ne faudrait pas que des considérations de doctrine financière détruisent un outil qui a fait ses preuves », indique Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta-les instituts techniques agricoles. Les instituts s’interrogent également sur le devenir de ces dix millions d’euros, alors que le plan national de développement agricole pour 2021-2028 est en cours de réflexion. « En diminuant le fonds Casdar, c’est l’excellence opérationnelle des outils de R&D des filières agricoles et du transfert qui est compromise et que les professionnels agricoles ont mis de nombreuses années à bâtir », alertent les instituts techniques.

Chambres d’agriculture et coopératives

Le fonds Casdar ne sert pas qu’aux instituts techniques. Ils alimentent également des projets des chambres d’agriculture et des coopératives agricoles.

Les instituts techniques rappellent leur sérieux : ils sont qualifiés par le ministère de l’Agriculture pour une durée de cinq ans à la suite d’un dépôt de candidature examiné par le Cos, le Comité d’orientation scientifique et technique indépendant présidé par Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture à l’Inrae. Un contrat d’objectifs pluriannuel, qui définit les priorités d’actions et des indicateurs de suivi annuel, est établi pour sept ans entre chaque institut et le ministère. « Ce processus d’encadrement par l’État sur l’usage du fonds du Casdar garantit la bonne utilisation des contributions professionnelles », insistent les instituts techniques.

40 % aux grandes cultures

L’Acta regroupe 18 instituts techniques agricoles et 2000 collaborateurs. En 2019, le réseau a mené 260 nouveaux projets de recherche, dont 25 financés par le Casdar, et 1200 formations pour 9400 participants.

Sur un budget des instituts de 211 millions d’euros, 40 % vont aux grandes cultures, 30 % aux productions spécialisées, 27 % à l’élevage et 3 % à l’Acta.

Le budget 2021 n’est toutefois pas encore voté. Les instituts techniques espèrent que les députés et les sénateurs rétabliront l’enveloppe initiale.