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Les pathogènes peuvent être transmis entre insectes pollinisateurs

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Une étude relayée par l’Anses indique que les pathogènes peuvent se transmettre entre insectes pollinisateurs. L’Agence appelle à la vigilance.

Un rapport de l’Efsa avance plusieurs scénarios pour la troisième version d’ApisRAM, le modèle d’éva - © D.R.
Un rapport de l’Efsa avance plusieurs scénarios pour la troisième version d’ApisRAM, le modèle d’éva - © D.R.

Les pathogènes peuvent être transmis entre espèces d’insectes pollinisateurs. Une étude européenne, menée dans le cadre du projet Poshbee, confirme que les colonies contaminées d’abeilles mellifères peuvent affecter les pollinisateurs sauvages voisins, indique l’Anses le 3 juin. Contrairement aux études précédentes, le type de culture n’influence pas significativement la transmission des pathogènes.

Trois espèces de pollinisateurs ont été étudiées : l’abeille mellifère, le bourdon terrestre et l’osmie rousse. Leur contamination par 11 pathogènes (six virus, deux bactéries et trois champignons) a été analysée avant et après l’implantation des colonies et des nids. Dix de ces pathogènes sont courants chez l’abeille mellifère, et un champignon infecte principalement les bourdons.

Davantage de pathogène chez les abeilles mellifères

Les abeilles mellifères présentent plus de pathogènes que les bourdons et les osmies. Trois virus sont particulièrement fréquents : le virus de l’aile déformée, le virus de la cellule de la reine noire et le virus du couvain sacciforme. Les pollinisateurs partagent les mêmes zones de butinage, favorisant ainsi la transmission des pathogènes entre espèces.

L’Anses appelle à la vigilance

Les pollinisateurs sauvages semblent plus résistants, mais ne sont pas totalement insensibles aux pathogènes des abeilles. Par exemple, le virus des ailes déformées peut affecter les bourdons. « Il faut donc être vigilants quand on introduit une colonie d’abeilles dans un espace protégé pour éviter de transmettre des pathogènes aux espèces de pollinisateurs menacées », indique l’Anses.

L’étude n’a pas montré d’effet significatif des conditions du site d’implantation sur la transmission des pathogènes. Les différences observées entre les pays nécessitent une analyse plus approfondie pour comprendre leur origine.

L’étude, menée entre 2018 et 2023 a impliqué des chercheurs de 14 pays. Des pollinisateurs ont été placés sur 128 sites dans huit pays européens, près de cultures de colza et de pommiers. L’objectif était de comprendre les facteurs influençant la contamination des pollinisateurs par des pathogènes.