Les rencontres de l’AEI, ou agriculture écologiquement intensive, font le plein
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300 personnes se sont retrouvées à Angers, dans les locaux de l’École supérieure d’agriculture, pour les premiers entretiens de l’AEI ou agriculture écologiquement intensive, les 28 et 29 octobre. Agriculteurs, professionnels, chercheurs ont participé à deux tables-rondes et treize ateliers portant sur des thèmes variés comme les sols, la gestion de l’eau, la santé végétale, l’alimentation animale, l’énergie, la biodiversité, la Pac, ou encore les pays en voie de développement. Organisées par l’association AEI, dont le président est Michel Griffon, par ailleurs directeur général adjoint de l’Agence nationale de la recherche, ces rencontres avaient pour objectif de voir les moyens possibles pour avancer vers cette nouvelle agriculture, doublement verte. __Faire confiance à la nature__ %% % « Nous avons voulu forcer la nature et nous avons eu des retours inattendus, a insisté Michel Griffon. Nous devons chercher le rendement permis par les écosystèmes naturels et leur faire confiance ». Selon Bruno Parmentier, directeur du groupe Esa, le constat sans appel oblige à revoir les modes de production : augmentation de la demande alimentaire, baisse de la biodiversité, réchauffement climatique, limite de la chimie, disparité grandissante de la présence des ressources en eau. % %% Les scénarii de l’Institut national de la recherche agronomique élaborés dans le cadre du projet Agrimonde, indique que la production agricole devra augmenter de 35 à 90 % à horizon 2050. Une fourchette large qui montre que le type d’agriculture vers lequel la société et les exploitants décident de s’orienter aura une influence majeure sur la possibilité de nourrir la planète. « Les préconisations de la FAO qui tablent sur une augmentation de 70 % de la production agricole ne doivent pas être prises comme un postulat, a expliqué Sandrine Paillard, en charge de l’étude Agrimonde à l’Inra. Tout dépend du virage que va prendre l’agriculture ». % %% % %% __L’agriculture comme moteur de la croissance__ %% % Les exploitants auront une place majeure. La coopérative Terrena a d’ailleurs placé l’agriculteur au cœur de l’expérimentation des nouvelles méthodes agronomiques. Un avis grandement partagé par Maximilien Rouer, dirigeant et fondateur de l’association Be Citizen, une société de conseil en environnement, adhérente à l’association AEI. « Face à l’augmentation de la demande dans divers secteurs et à la limite des ressources naturelles, le monde économique se tourne vers la photosynthèse et la biomasse pour répondre aux enjeux de demain, a-t-il expliqué. L’agriculteur deviendra le moteur de la croissance économique ». % %%