L'Inra et l'Ifstarr livrent leurs conclusions sur l'artificialisation des sols
Le | Recherche-developpement
L’artificialisation des sols est un des premiers facteurs de dégradation des sols. À la demande des ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture, l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifstarr) et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont travaillé ensemble pour identifier les impacts et mettre en lumière les leviers pour maîtriser ce phénomène.
Les conclusions ont été publiées le 8 décembre 2017. Elles montrent que trois objectifs sont à mener simultanément : limiter l’extension des surfaces artificialisées, réduire leurs effets négatifs, et les compenser. L’outil majeur reste la planification urbaine et l’aménagement du territoire.
Imperméabilisation et urbanisation
Les deux instituts distinguent deux phénomènes : l’imperméabilisation (surfaces bâties, routes, parkings…) et l’urbanisation (pouvant inclure des espaces végétalisés dans le tissu urbain). Un sol imperméabilisé est détruit, avec une réversibilité limitée et coûteuse : la biodiversité souterraine et aérienne est affectée par la perte d’habitats naturels, la banalisation et la contamination des milieux ainsi que par la fragmentation de l’espace. Ces impacts peuvent être atténués par les mosaïques paysagères comme les jardins ou espaces verts, les plantations d’arbres, les façades ou toitures végétalisées. Quoi qu’il arrive, la biodiversité est modifiée. Les espèces spécialistes disparaissent au profit d’espèces plus généralistes, voire invasives.
Les impacts de l’artificialisation se manifestent sur l’hydrologie (ruissellement), la création d’îlots de chaleur urbains, la pollution des sols, des eaux et de l’air, le bruit…
L’expertise est fondée sur l’analyse d’un corpus bibliographique de plus de 2 500 références. Elle a mobilisé 55 scientifiques.