Maraîchage, des résultats probants à approfondir pour le projet Sclérolèg
Le | Recherche-developpement
Les champignons de la famille des « sclerotiniacaea » peuvent avoir de lourdes conséquences sur différentes cultures légumières (carottes, endives, haricots, melon). De plus en plus fréquente, la maladie peut causer des pertes allant jusqu’à 30 ou 40 % de la production. Pour mieux comprendre ce pathogène et développer des alternatives de protection économes en intrants phytosanitaires, le projet Sclérolèg a été mis en place. Piloté par le Centre interprofessionnel des fruits et légumes, CTIFL (1), celui-ci a été mené entre 2014 et 2017. Le projet était subventionné à hauteur de 36 % par les fonds Casdar (27 % avec les salaires publics), soit 292 260 €. Pour s’assurer de la conformité de l’utilisation de ces crédits, un audit a été réalisé. Un rapport a été diffusé le 16 mars 2020.
Des découvertes par un réseau actif de chercheurs
Le document conclut à la bonne utilisation de ces fonds. « La conduite de ce projet a été vécue comme une expérience, riche, innovante et intéressante par tous ceux qui y ont participé (…). Les résultats obtenus apportent de véritables progrès dans la connaissance de l’épidémiologie de la sclérotiniose », indique le document. Ce dernier insiste sur plusieurs avancées, comme la collecte de plus de 2500 souches de Sclerotinia ou la mise en évidence de la résistance de celle-ci à une utilisation répétée des mycoparasites. Des tests spécifiques pour caractériser le pouvoir pathogène des souches ont, entre autres, également été élaborés.
Des approfondissements nécessaires
Des difficultés ont aussi été rencontrées par les chercheurs. Par exemple, les essais impliquant des agents de biocontrôle en carotte n’ont pas permis de réduire les attaques de façon satisfaisante. Les expérimentations au champ sont également tributaires des choix des agriculteurs en matière d’espèces cultivées. Dans ce cadre, le rapport insiste sur plusieurs points à approfondir, pour mieux « comprendre les mécanismes à l’origine de la variabilité et de la complexité du comportement du champignon pathogène en cause ». Selon le rapport, « c’est à cette condition que des améliorations substantielles dans la mise en œuvre de mesures de biocontrôle de cette pathologie pourraient voir le jour ».
(1) Piloté par le CITFL, le projet Scérolèg comptait huit partenaires : l’Inra, Terres Inovia, l’Unilet, et cinq stations d’expérimentations régionales (ACPEL, APEF, CEFEL, Invenio, Sileban)