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Maraîchage : premiers résultats de Defileg, sur les stimulateurs de défense des plantes

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«  Nous avons démarré le projet Defileg en 2010, une époque où beaucoup de produits se revendiquaient comme des SDP, soit des stimulateurs de défense de plantes », explique Céline Ade, du CTIFL, le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes. Réunissant 8 partenaires (CTIFL, Inra, CNRS, Vegenov et quatre stations expérimentales), Defileg vise à rechercher des marqueurs pour screener en amont les SDP les plus prometteurs, à évaluer l’impact des stress abiotiques (irrigation et fertilisation) sur l’action de ces produits, ainsi que l’influence de la génétique variétale, à intégrer les SDP dans les systèmes de production, et voir l’intérêt de ces produits en cas d’impasses techniques. Les premiers résultats ont été présentés le 15 janvier à l’occasion du Sival, le salon des cultures spécialisées qui s’est tenu à Angers. Que montrent-ils ? Tout d’abord que les SDP sont sensibles à des stress limités, même si les résultats sont moins nets sur la laitue que sur le melon, les deux plantes étudiées par le CTIFL. En effet, un stress modéré induit des réactions métabolites qui favorisent la réceptivité de la plante aux SDP. Au contraire, un stress intense augmente la sensibilité des plantes et nuit à la productivité. Que conclure en matière de conseil concret pour le producteur ? « Le principal résultat est d’éviter d’utiliser des SDP sur des plantes déjà trop stressées, explique Céline Ade du CTIFL. On pourrait conseiller d’appliquer un léger stress avant d’utiliser un SDP, mais cela semble compliqué en pratique. » Les variétés réagissent différemment L’Inra a, pour sa part, démontré un effet de la variété sur la protection par des SDP, toujours dans le cadre d’une expérimentation sur melon et laitue. « La diversité génétique est un caractère intéressant en sélection pour créer des variétés maximisant le niveau de protection des SDP ou pour améliorer la durabilité des gènes de résistance », en conclue Brigitte Maisonneuve, chercheur à l’Inra. Quant à l’intégration des SDP dans des stratégies de protection, le CTIFL et le Cefel, le Centre d’expérimentation en fruits et légumes, ont testé des stratégies d’alternance des SDP avec des produits phytosanitaires, et des stratégies en séquence. Les résultats montrent une efficacité des SDP, mais de manière variable, et pouvant entrainer des symptômes de phytotoxicité. La prudence s’impose.