Mauvaises herbes - Les progrès de la protection intégrée
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((/public/N_Munier_Jolain_Inra.jpg|N_Munier_Jolain_Inra.jpg|L))« Il est possible de maitriser de façon satisfaisante les infestations d’adventices avec les principes de la protection intégrée »,__ a souligné le 15 janvier Nicolas Munier-Jolain lors d’un point presse à l’Inra de Dijon. Les affirmations de cet ingénieur de l’unité de recherche « biologie et gestion des adventices » reposent sur des essais de longue durée sur ce thème qui entrent dans la 9e année d’expérimentation. Une affirmation rassurante au moment où les agriculteurs ont de plus en plus de mal à maitriser la flore adventice, y compris avec l’apparition de résistance à certaines molécules. Nicolas Munier-Jolain travaille tant sur la modélisation informatique que l’expérimentation de modèles agricoles alternatifs. G.P. %% % “'Photo : Nicolas Munier-Jolain de l’Inra de Dijon présente les expérimentations de protection intégrée des adventices'” %% % Désherbage mécanique, faux-semis, date et densité de semis, utilisation de variétés « compétitives », systèmes de rotation sont autant d’éléments expérimentés sur des parcelles de l’Inra de grande dimension afin de se rapprocher de la réalité d’une exploitation. Et les essais sont prometteurs. Si le résultat net, compte tenu des rendements des différentes cultures et de la modification des charges, en est aujourd’hui à un différentiel négatif d’environ 100 €/ha/an par rapport à un système conventionnel, des progrès sont encore largement possibles. % %% D’autres critères difficilement chiffrables sont à prendre en compte, notamment l’impact environnemental. « On ne peut pas non plus avoir le beurre et l’argent du beurre - précise Nicolas Munier-Jolain - Il faut trouver le moyen de récompenser les efforts que font les agriculteurs en appliquant ces méthodes ». Mais là, le problème est politique. Reste que l’intérêt des agriculteurs à ces essais est de plus en plus marqué vu le nombre de visites en provenance de toute la France qu’accueille la station. Certains ont mis en place ces techniques dans leur exploitation, acceptant une diminution des rendements compensée par d’autres critères comme le respect de l’environnement, le besoin d’une image positive auprès des citoyens, … Quant aux sceptiques sur les résultats des méthodes alternatives de désherbage face aux gaz à effet de serre (GES) vu l’augmentation de consommation de fuel du fait d’un plus grand nombre de passages d’engins sur les parcelles, Nicolas Munier-Jolain souligne les économies d’énergie réalisées par ailleurs. En particulier l’énergie nécessaire à la production des produits phytos et des fertilisants, notamment l’azote, pratiquement pas utilisés dans la protection intégrée.