Mayenne : l’agroforesterie appliquée aux prairies distinguée par le projet européen Inno4Grass
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Le projet européen Inno4Grass fait la part belle à la capacité d’innovation des éleveurs, dans la gestion de leurs prairies. Lancé en 2017, ce programme réunit huit États membres (1), dont les parties prenantes se chargent de détecter l’innovation sur les exploitations. L’objectif étant ensuite de travailler les pratiques repérées, étudier leur adaptation dans différentes zones européennes, et faciliter leur déploiement.
Recenser les pratiques innovantes
Dès la fin 2017, quatre chambres d’agricultures se sont lancées dans la démarche (Normandie, Pays de la Loire, Centre, Vosges), recensant trente élevages dont la gestion des prairies sort de l’ordinaire. « Les portraits des élevages ont été publiés sur Facebook, et soumis au vote des internautes », explique Stéphanie Guibert, chargée de mission prairie à la Chambre de la Mayenne (Pays de la Loire). L’EARL Bordeau a été retenu. Il sera récompensé le 12 juin prochain à Hanovre, comme ses homologues des sept autres pays.
Retombées environnementales et économiques
« Après avoir replanté des haies autour des parcelles, Dominique et Béatrice Bordeau ont développé l’agroforesterie à l’intérieur des parcelles de prairies pâturées, mais aussi de cultures , résume Stéphanie Guibert. Douze hectares ont ainsi été plantés d’arbres, soit environ 50 arbres par hectare, depuis sept ans. À la clé, une valorisation économique du bois d’œuvre, et de nombreuses externalités environnementales positives. »
La Chambre d’agriculture étudie ces externalités, liées à la biodiversité favorisée, le stockage de carbone, le bien-être des animaux qui trouvent plus facilement de l’ombre en période de chaleur et une protection contre les intempéries. La présence d’arbres incite les animaux à mieux occuper l’espace permettant une meilleure répartition des déjections et une meilleure valorisation du pâturage.
Donner de la visibilité à l’innovation
Doté d’une enveloppe de deux millions d’euros, dans le cadre du programme de recherche Horizon 2020, Inno4Grass doit être clôturé d’ici à la fin 2019. « D’ici là, nous avons encore un certain nombre de visites au programme, sur plusieurs de nos exploitations, précise Stéphanie Guibert. Nous rassemblons des agriculteurs, chercheurs, représentants d’instituts techniques et étudiants autour de nos éleveurs innovants, pour leur donner plus de visibilité. »
(1) Outre la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, l’Irlande, les Pays-Bas, Pologne, Suède.