Mélanges de substances chimiques dans l'alimentation : la recherche avance, pas à pas
Le | Recherche-developpement
La seconde journée de restitution publique du Programme national de recherche environnement santé travail 2017 (PNREST), organisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (Anses) le 16 octobre 2017 à Paris, était dédiée aux effets des molécules seules ou en mélanges. « Alors que les réglementations portant sur le risque chimique ont été fondées sur le principe d’une évaluation des substances une par une, c’est à partir de 2005 que cette problématique des mélanges est apparue dans les règlementations sur les pesticides et les biocides, a introduit Roger Genet, directeur général de l’Anses. De plus en plus de projets de recherche soumis au PNREST ou menés à l’Anses traitent de mélanges de substances, et la complexité des travaux alors conduits est forte, par rapport à ceux pouvant traiter d’une seule substance. »
L’évaluation des mélanges exige de répondre à de nombreuses questions. L’effet mélange, s’il existe, est-il synergique, additif ? Parmi l’ensemble des combinaisons possibles de substances, quels sont les mélanges prioritaires à étudier ? Comment évaluer le risque lié aux mélanges ?
Produits phytosanitaires, mycotoxines, PCB…
La question du risque lié aux mélanges de substances, fréquemment évoqué au travers de la notion d'« effet cocktail », n’est pas nouvelle et est de plus en plus travaillée au niveau des agences de sécurité sanitaires européenne et française : prise en compte des effets cumulés des produits phytosanitaires pour l’utilisateur, les résidents et pour le consommateur, études d’alimentation totale dans laquelle l’Anses recherche tous les toxiques (phytosanitaires, mycotoxines, additifs, dioxines…).
Les progrès méthodologiques réalisés sont notables et permettent d’étudier certains risques cumulés. Ainsi, les autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques comprenant plusieurs substances actives intègrent les risques cumulés. Mais le sujet demande encore de nombreuses recherches, de développement méthodologique et d’harmonisation des approches scientifiques et des outils.
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