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Moins de cancers chez les agriculteurs, mais six retrouvés plus fréquemment

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Les nouveaux résultats de l’enquête Agrican révèlent qu’entre 2005 et 2015 les cancers ont été moins nombreux en milieu professionnel agricole. Six cancers ont toutefois été retrouvés plus fréquemment que dans la population générale.

Moins de cancers chez les agriculteurs, mais six retrouvés plus fréquemment
Moins de cancers chez les agriculteurs, mais six retrouvés plus fréquemment

Le bulletin envoyé en novembre 2020 aux participants de la cohorte Agrican (pour AGRIculture & CANcer) fait le point sur les derniers résultats obtenus. Agrican, conduite en partenariat entre la Mutualité sociale agricole (MSA) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), est présentée comme la plus grande étude au monde conduite sur les cancers en milieu professionnel agricole. Depuis 2005, elle suit 180 000 adultes affiliés à la Mutualité sociale agricole de 11 départements métropolitains disposant d’un registre des cancers.

Six cancers plus fréquents, 14 moins

La survenue de 43 types de cancers entre 2005 et 2015 chez 18 616 participants de la cohorte a été comparée à celle en population générale dans les départements concernés. Résultat, le nombre de cancer est moins élevé chez les participants à la cohorte : - 7 % chez les hommes et - 5 % chez les femmes. Dans le détail, 20 cancers sont apparus à une fréquence différente entre les membres de la cohorte et la population générale ; quatorze l’ont été moins fréquemment, comme le cancer du poumon, de la cavité orale et du pharynx, et six plus fréquemment.

Parmi les cancers plus souvent retrouvés, figurent le lymphome plasmocytaire/maladie de Waldenström (+ 49 % chez les hommes et + 58 % chez les femmes), le myélome multiple (+ 20 % chez les hommes et + 21 % chez les femmes), le cancer des lèvres chez les hommes (+ 55 %), le mélanome de la peau chez les femmes (+ 29 %), les lymphomes non-hodgkiniens chez les hommes (+ 9 %) et de la prostate chez les hommes (+ 3 %).

Les pesticides en cause ?

Les liens de causalité dans la survenue d’une maladie est difficile à établir car de nombreux paramètres peuvent intervenir. Toutefois, un lien de causalité entre les pesticides et certaines maladies, comme la maladie de Parkinson et le lymphome malin non hodgkinien, dont la leucémie lymphoïde chronique et le myélome multiple, est déjà officiellement reconnu et fait déjà l’objet d’un tableau des maladies professionnelles.

Agrican met en évidence certains excès de risque pour d’autres maladies. Ainsi, les utilisateurs de pesticides sur blé ou/et orge avaient, dans cette dernière étude, une élévation de 20 % du risque de développer un cancer de la prostate. Ce risque n’existait plus chez les personnes déclarant toujours porter des gants de protection lors des traitements. Enfin, les arboriculteurs réalisant des traitements pesticides ou des récoltes sur plus de 25 ha avaient un doublement de risque de cancer de la prostate. De même, Agrican relève que les utilisateurs de pesticides avaient en moyenne deux fois plus de risque de développer une tumeur du système nerveux central que les autres participants de la cohorte. Autant de nouveaux éléments qui demandent à être confortés en poursuivant les études.