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Noé prépare un guide agro-écologique pour l'industrie agro-alimentaire

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Aider les industriels de l'agro-alimentaire à privilégier un approvisionnement en matières premières plus agro-écologiques. C’est l’objectif que se donne l’ONG Noé, qui prépare actuellement un document articulé autour d’une liste de recommandations pour la filière grandes cultures. Ce « guide » est le fruit de plusieurs années de travail de l’ONG, comme le précise Pauline Lavoisy, chargée de programme biodiversité et agriculture. « Nous accompagnons la démarche Lu Harmony depuis 2010, explique-t-elle. Nous nous sommes appuyés sur cette expérience et avons également travaillé cette année avec l’Association française d'agroforesterie, BeeFriendly, Arvalis Institut du végétal, le réseau des fermes Dephy, l’Observatoire français des sols vivants et d’autres entreprises comme Barilla, Brioche Pasquier ou Agromousquetaires. »

Une valorisation optimale des productions agroécologiques

Noé énumère les moyens de faire évoluer une politique d’entreprise vers l’agro-écologie. « Cela passe avant tout autre chose par la définition précise de l’agro-écologie, explique Pauline Lavoisy. Chaque entreprise doit s’approprier le concept et ses implications pour l’intégrer pleinement dans les différents métiers. » L’élaboration de cahiers des charges fournisseurs exigeants, mais laissant place à l’innovation et l’expérimentation par les agriculteurs est mise en avant.

Noé incite également l’industriel à soutenir l’évolution du conseil agricole, à développer des débouchés pour les cultures intégrées dans des rotations plus diversifiées, et à limiter la prise de risques liés à la transition agro-écologique pour le fournisseur, via une politique de prix d’achat incitative, par exemple. Dernière piste : délivrer un message clair, transparent et pédagogique au consommateur autour des produits concernés.

Étendre la démarche au-delà des grandes cultures

Un colloque organisé par Noé fin novembre 2017 a permis de soumettre une version provisoire du document à une centaine d’acteurs du secteur. La version finale, enrichie à cette occasion, sera diffusée lors du Salon de l’agriculture 2018. Cet évènement a également permis de poser les jalons pour étendre la démarche. « Depuis 2016, notre souhait est de dupliquer ces recommandations à d’autres filières, au-delà des grandes cultures, et de leur apporter des solutions concrètes en particulier pour la préservation de la biodiversité », précise Pauline Lavoisy. Plusieurs entreprises se disent intéressées, et un groupe de travail « multi-filières », porté avec CDC Biodiversité, verra le jour durant le premier trimestre 2018.