Référence agro

Numérique, les LFDay s’ouvrent sur la performance environnementale

Le | Recherche-developpement

Sun’R Groupe, ITK et Engie étaient invités à débattre de la transition agroécologique des exploitations grâce aux outils numériques le 2 juin dans le cadre des LFDay organisés par la Ferme Digitale. Perspective de développement, freins et leviers : les trois structures ont présenté leurs visions et stratégies.

Numérique, les LFDay s’ouvrent sur la performance environnementale
Numérique, les LFDay s’ouvrent sur la performance environnementale

Le top départ des LFDay a été donné le 2 juin en présence d’Emmanuel Faber, PDG de Danone, et de Nicolas Chabanne, fondateur de la marque « C’est qui le patron ». Habituellement organisé sur une journée par la Ferme Digitale, ce rendez-vous consacré à l’agriculture numérique change de formule. Dix conférences se tiendront en ligne jusqu’en octobre. La première était consacrée à la performance environnementale des exploitations. Gestion des intrants, réduction de la consommation énergétique et de l’usage de l’eau, adaptation au changement climatique, etc : les start-up françaises ne manquent pas d’idées sur le secteur agricole. « La France est un berceau d’innovation européen », indique Florian Belon, fondateur de Miimosa.

La transition énergétique de la France avec 1 % de terres cultivées

Invité à débattre, Sun’R Groupe est spécialisé dans l’agrivoltaïsme. « Nous travaillons sur les cultures pérennes qui sont implantées au même endroit sur le long terme, explique Antoine Nogier, son directeur. Les panneaux réduisent la transpiration de la plante, ce qui permet de maintenir le niveau de productivité, tout en produisant de l’énergie. » Antoine Nogier estime que l’agrivoltaïsme ne pourra pas être déployé partout. « Nous devons cibler les cultures les plus menacées par le réchauffement climatique, explique-t-il. Les panneaux se placent plutôt sur des petites parcelles, mais les quantités d’énergie produites peuvent alimenter une dizaine, voire une centaine d’exploitants. Si nous avions seulement 1 % des terres agricoles avec ces panneaux, nous assurerions la transition énergétique de la France ! »

Des outils pour stocker le carbone en préservant les rendements

De son côté, ITK développe des outils d’aide à la décision pour optimiser les rendements des cultures tout en préservant le stockage de carbone du sol. « Un projet est conduit en Afrique, explique Aline Bsaibes, directrice. L’objectif est d’apporter des conseils en matière de fertilisation organique, d’irrigation pour développer les racines des plantes, de gestion des résidus de récolte ou encore de mise en place de cultures intermédiaires ou des couverts végétaux. Mais tout en préservant le rendement : nous devons nourrir les populations ! »

La France en retard sur le partage des données

La directrice d’ITK estime que le secteur de l’agriculture numérique doit désormais s’attaquer au partage des données. « La France est très en retard sur le sujet, indique-t-elle. Il faut maintenant agréger les briques pour que les outils soient interopérables, tout en donnant confiance aux agriculteurs sur l’usage de ses informations. »

Pour avancer vers des solutions pérennes, le digital doit être associé à l’humain, dans des démarches de co-construction, estime également Caroline Flaissier, directrice d’Engie Entreprises et collectivités.

Tous s’accordent pour un développement plus massif de ces solutions intégrées. « Les informations permettent d’objectiver le choix des pratiques qui n’est pas toujours intuitif », justifie Antoine Nogier.  Un appui important pour déployer l’agroécologie.