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Pesticides, seuil dépassé dans 13 à 30 % des eaux de surface européennes (AEE)

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Sur la période 2013-19, au moins un pesticide a été détecté à plus de 0,1 µg/L dans 13 à 30 % des eaux de surface, et 3 à 7 % des eaux souterraines, en Europe. C’est le panorama inédit publié par l’Agence européenne de l’environnement (AEE) le 9 décembre. Ce travail reste toutefois difficile à interpréter : aucune tendance ne se dégage sur ces sept ans, et le nombre de données livrées par chaque pays fluctue énormément.

Crédit : Nicole Cornec (Arvalis) - © D.R.
Crédit : Nicole Cornec (Arvalis) - © D.R.

L’Agence européenne de l’environnement, AEE,  a publié, le 9 décembre, les chiffres caractérisant la présence de pesticides dans les eaux douces de surface et souterraines de l’UE. Un exercice inédit pour l’AEE, qui se base sur les données remontées volontairement par chaque pays européen. Impossible toutefois d’en tirer des conclusions robustes à ce stade : « L’ensemble des données présente des lacunes importantes, il est donc trop tôt pour détecter une évolution de la pollution des eaux par les pesticides », peut-on lire sur le site de l’AEE.

Pour l’AEE, « pas de tendance » à ce stade

L’AEE a toutefois identifié des paramètres à isoler pour faire parler les données de manière plus fiable : « Les dérives et ruissellements peuvent varier considérablement d’une année à l’autre, en fonction du type de culture et des conditions météorologiques. » Autre biais détecté : la fréquence des mesures dans les eaux de surface n’est pas uniforme au sein de l’UE. L’AEE explique que la collecte de données va être reconduite annuellement. L’agence espère progressivement trouver des modèles pour contourner ces biais et pouvoir distinguer une dynamique « dans les années à venir ».

13 à 30 % des eaux de surface concernées

Ces données couvrent la période 2013-19. L’AEE a comptabilisé l’ensemble des pesticides détectés à plus de 0,1 µg/L dans les eaux européennes, et constate que 13 % (en 2013) à 30 % (en 2017) des eaux de surface présentent de telles concentrations pour au moins un pesticide. Pour les eaux souterraines, ce chiffre varie de 3 % (en 2019) à 7 % (en 2018) sur la période considérée. Les pesticides causant le plus de dépassements dans les eaux de surface sont les insecticides imidaclopride et malathion, et les herbicides MCPA, métolachlore et métazachlore.

En France, beaucoup de données et de pesticides détectés

La France se distingue par une activité de surveillance de l’eau au-dessus de la moyenne, remontant les données de 3517 sites suivis à l’AEE. Seule l’Italie fait mieux avec plus de 5700 sites. De l’autre côté du classement, la Hongrie ou le Luxembourg ont remonté les données de moins de 10 sites. Cette abondance de chiffres favorise le fait que la France se situe parmi les pays qui cumulent le plus de substances détectées dans leurs eaux de surface (plus de 100). Elle se situe ainsi à la première place de ce classement pour les eaux souterraines (215 substances détectées).