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Phenofield : une plateforme expérimentale pour tester les variétés résistantes à la sécheresse

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Arvalis - Institut du végétal annonce la mise en fonctionnement de la plateforme Phénofield dans le Loir-et-Cher. Cet outil de phénotypage « haut débit » des variétés de céréales à paille et maïs s’appuie sur des expérimentations visant à simuler des conditions de sécheresses. « Phénofield est basé sur deux outils : des toits roulants, qui permettent de tester les variétés en cas de stress hydrique en protégeant les cultures des précipitations, ou de stress azoté en limitant le rayonnement, introduit David Gouache, chef de service valorisations des biotechnologies chez Arvalis. Une batterie de capteurs fixés sur ces serres mobiles offre une estimation rapide de la réponse des cultures à ces situations, sans avoir à réaliser de prélèvement ou de destruction. » Cette combinaison d’appareillages est unique en son genre, selon Arvalis. Un dispositif high tech Huit toits roulants sont installés et déjà opérationnels sur une parcelle de 7,5 hectares, subdivisible en 384 micro parcelles. L’ensemble des capteurs sont encore en cours d’installation : « Il nous faudra de toute manière commencer par prendre en main le matériel avant de commencer un véritable travail haut débit », prévient Katia Beauchêne, coordinatrice du projet. En vitesse de croisière, jusqu’à 400 variétés seront phénotypables par an, passé au crible de 32 climats différents. Si Arvalis entend mettre l’accent sur les céréales à paille et le maïs, premiers « locataires » de la parcelles en 2015, 2016 et 2017, la plateforme pourrait être ouverte au colza, au pois, à la betterave ou à la pomme de terre, selon des sollicitations des instituts techniques concernés. Phénofield est l’un des pans du programme Phénome, fruit des investissements d’avenir lancés par la France entre 2010 et 2012. « Nous nous basons sur nos 20 ans d’expérience dans le phénotypage, précise Jacques Mathieu, directeur d’Arvalis. La maîtrise partielle des conditions climatiques nous permet d’aborder un aspect crucial des années à venir. » L’impact du changement climatique sur les cultures inquiète de plus en plus. « Sans le progrès génétique, les rendements n’auraient pas stagné, mais probablement reculé, conclut David Gouache. L’objectif est donc de continuer à empêcher ce recul, voire de relancer une augmentation des rendements. »