Plan de relance, le ministère confie à l’Acta un projet à 1,97 M€ sur le biocontrôle
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L’Acta se voit confier, par le ministère de l’Agriculture, un projet centré sur le biocontrôle. Objectif ? Faciliter le déploiement du secteur, en proposant à ses entreprises des outils méthodologiques. Une enveloppe de 1,97 M€ est débloquée pour l’occasion, via le Plan de relance. Pour Référence agro, Marianne Sellam, responsable du pôle protection intégrée des cultures de l’Acta, présente le cadre de ce projet et ses objectifs.
Le Plan de relance du Gouvernement, construit pour répondre aux conséquences de la crise du Covid-19, continue à se structurer. C’est notamment le cas de la mesure 18, dédiée aux entreprises des secteurs du biocontrôle et de l’agroéquipement. Le ministère de l’Agriculture a ainsi officialisé un projet de recherche dédié dans son bulletin officiel du 1er juillet 2021. Doté de 1,97 M€, il est intitulé ABA PIC, acronyme de « accélération du biocontrôle et des agroéquipements pour la protection intégrée des cultures ». Il vient en complément d’aides directes, qui sont ou seront fléchées directement vers les entreprises. C’est à l’Acta qu’est confié son pilotage.
Un travail dédié au biocontrôle sous un angle « méthodologique »
« Après des discussions avec les acteurs du biocontrôle et des agroéquipements, le ministère nous a sollicité en novembre dernier, retrace Marianne Sellam, responsable du pôle protection intégrée des cultures de l’Acta. Dans un premier temps, un travail centré sur l’expérimentation de solutions a été envisagé, avant d'opter pour un angle plus méthodologique, qui pourra profiter aux entreprises du secteur. »
Quatre objectifs ont été formalisés :
- Tester et développer des outils de suivi des solutions, en particulier à base de micro-organismes. L’idée serait d’aboutir à un arbre de décision pour aiguiller l’utilisation de ces solutions. Cet objectif comprend un volet spécifiquement dédié aux composés organiques volatiles, comme les huiles essentielles.
- Concevoir des méthodes pour étudier les facteurs de succès du biocontrôle, et en particulier : les facteurs abiotiques (lessivage, température, pH, UV, etc), les facteurs liés à l’état physiologique des plantes, et la compatibilités des produits de biocontrôle, entre eux ou avec des solutions conventionnelles.
- Augmenter la capacité d’expérimentation des modalités d’application des solutions de biocontrôle, notamment la pulvérisation pour les grandes cultures et la viticulture, en lien avec les constructeurs d’agroéquipements.
- Dans un registre plus prospectif, développer un savoir-faire de positionnement du biocontrôle dans les itinéraires techniques, sur la base du diagnostic, du monitoring et de la prévision des dynamiques des bioagresseurs et auxiliaires des cultures. L’acquisition/analyse d’images numériques et les outils biologiques et génomiques seront spécifiquement déployés dans cette optique.
- Un travail de veille sera mené en parallèle, sur les axes 1 et 4 notamment.
Un calendrier serré
L’Acta a établi ces priorités sur la base des avancées de son groupe de réflexion « biocontrôle », qui se réunit trois à quatre fois par an depuis 2016. Prendre appui sur ce travail bien ancré dans le réseau Acta sera précieux, car les délais sont serrés. Tout juste lancé, ce projet doit rendre ses conclusions pour fin 2022. Compte tenu du calendrier, l’idée est aussi de « préparer la suite », en posant les jalons pour des travaux ultérieurs. « L’ensemble des instituts techniques des filières végétales sont mobilisées pour ce projet, précise encore Marianne Sellam. Chacun va s’investir dans les axes les plus cohérents avec leur stratégies propres. »
L’Acta prévoit d’organiser des temps d’échange, au fil de l’eau, avec les entreprises du secteur et leurs représentants, IBMA et Axema, ainsi qu’avec le Consortium biocontrôle. « Cela pourra prendre la forme de webinaires, ou d’enquêtes, envisage Marianne Sellam. Le projet étant pensé pour les entreprises, il est logique d’associer ces acteurs. » En outre, un comité scientifique assurera le lien avec le monde de la recherche fondamentale du biocontrôle et de l’agroéquipement.