Pour Agridées, une aide publique est nécessaire pour impulser les démarches bas-carbone
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Agridées livre, dans un document présenté le 16 mai, une analyse portant sur la possibilité pour l’agriculture de concilier rentabilité et action climatique. Le thinktank se prononce en faveur d’une aide publique pour amorcer les démarches visant à produire des crédits carbone, pendant cinq ans.
La dernière publication du think-tank Agridées, intitulée « Agriculture, concilier rentabilité économique et action climatique », comprend une série de recommandations portant spécifiquement sur l’accompagnement des pratiques bas-carbone pour le secteur agricole. Les auteurs livrent un constat économique mitigé sur les dispositifs actuels. Les financements aujourd’hui disponibles y sont qualifiés d’insuffisants. « Pour qu’une démarche bas-carbone soit rentable, il faut additionner les aides Pac, les crédits carbones et les primes filières », selon les experts sollicités par Agridées.
Pour une aide comparable à l’aide à la conversion bio
Le document suggère ainsi la mise en place d’une aide publique pour amorcer l’action : financement du diagnostic initial, mise en place de scénarios de réduction des émissions, et analyse des sols pendant les cinq premières années. En cela, Agridées se positionne pour un dispositif « comparable aux aides à la conversion en bio ». De plus, les prix des crédits carbone sur le marché volontaire étant plus élevés en Europe que dans le reste du monde, Agridées appelle à une incitation, pour les financeurs, et notamment « les grands groupes », à acheter des crédits générés en France et au sein de l’UE. Les spécialistes du think-tank estiment que cette incitation peut passer par la RSE.
Agridées incite à impliquer le citoyen-consommateur
Au-delà des recommandations ciblées sur le système de financement des crédits carbone, Agridées se prononce également en faveur d'une meilleure information des citoyens sur ces mécanismes. « Informer, c’est faciliter l’implication », explique Marcel Lejosne, secrétaire général d’Agridées. Les experts consultés pour la rédaction du document y voient deux manières d’engager les consommateurs : limiter les recours contre certains projets positifs en termes de bilan carbone (par exemple les unités de méthanisation), et les inciter à choisir des produits, alimentaires ou non, issus de filières vertueuses.