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Préservation des sols : des outils se mettent en place

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Deux instances assurent de façon complémentaire la collecte de données scientifiques et la diffusion des connaissances sur le sol : le Groupement d’intérêt scientifique Sol (Gis Sol) et le Réseau mixte technologique « Sols et Territoires » (RMT Sol). Une conférence, organisée le 23 septembre à Paris, avait pour but de faire le point sur leurs actions respectives, et sur les outils existants ou en développement, pour la gestion des sols.

 

Des démarches et  des outils

 

Le Gis Sol, à destination des organismes publics, fonctionne à partir d’un réseau de partenaires en région. Jean-Luc Fort, animateur du RMT Sol, explique qu’au-delà de l’objectif de capitalisation et de diffusion de données sur le sol, ce réseau vise à « assurer la prise en compte des sols dans les différentes politiques ». Actuellement ce dispositif porte deux projets : Agrinnov, pour permettre aux agriculteurs d’évaluer les impacts de leurs pratiques à l’aide de bio-indicateurs, et Microbioterre, pour intégrer des indicateurs de la microbiologie des sols dans les analyses de terre.

 

Vulgariser les connaissances

 

L’ensemble des données récoltées par les experts du Gis Sol et du RMT Sol sont mutualisées. Un système d’information national facilite leur centralisation et leur utilisation à travers différents portails, produisant des cartes de biodiversité, de métaux disponibles, de polluants organiques persistants…  Marion Bardy, directrice de l’unité Infosol de l’Inra et co-animatrice du RMT Sol, insiste sur l’importance d’ « accompagner les utilisateurs dans la prise en main des données » fournies par le Gis Sol et le RMT. Un dictionnaire et une aide en ligne ont été mis en place, ainsi que des vidéos pédagogiques présentant les différents outils existant. Une hotline est assurée pour répondre aux questions des utilisateurs, et l’outil « applicasol » répertorie les applications thématiques sur l’utilisation du sol pour leur donner plus de visibilité. Marion Bardy souhaite à présent « enrichir l’offre en ligne et renforcer le dialogue avec les utilisateurs. »

 

 

Des démarches à l’échelle du ministère de l’Agriculture…

 

La conférence a également permis de revenir sur les dispositions ont été prises par le ministère de l’Agriculture. A l’échelle internationale, Stéphane Le Foll a lancé en 2016 l’initiative 4 pour 1000 afin de fédérer États, collectivités, entreprises, organismes de recherche et ONG autour d’un objectif : favoriser le stockage de carbone dans le sol de façon à compenser les émissions de carbone atmosphériques. A l’échelle nationale, « les plans Ecophyto, Agro-écologie et la Loi avenir entrent en jeu dans la stratégie de protection du sol », a rappelé Brice Huet, conseiller chargé du développement durable et des outre-mer auprès du ministre de l’Agriculture.

 

…et à l’échelle européenne

Dans le cadre de la Pac, les agriculteurs ont eu l’opportunité en 2015 de souscrire à des Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEc). Brice Huet souligne cependant le décalage entre la durée du financement lié à ces mesures et le temps nécessaire pour amener des changements de pratiques conséquents : « Le GIEC considère qu’un atome de carbone est stocké dans le sol s’il y reste 100 ans. Les MAEc durent cinq ans. Il faudrait donc 20 MAEc d’affilée pour assurer un stockage de carbone ! »

Marie Cadudal