L’équipe de la ferme expérimentale ovine du Mourier, pilotée par l’Institut de l’élevage (Idele) et située à 25 km au sud de Limoges, présentera les projets sur l’apport du digital et l’agriculture durable le 8 juin, à l’occasion de l’assemblée générale du Centre interrégional d’information et de recherche en production ovine (Ciirpo), hébergé sur le site.

« Nous avons identifié les besoins des éleveurs et proposé plusieurs expérimentations notamment sur le numérique, explique Denis Gautier, responsable du site du Mourier et président du Ciirpo. Nous attendons encore des financements. » Parmi les projets : un prototype de bascule pour peser automatiquement les ovins et ajuster leur ration en fonction d’objectifs de poids vif ou d’état corporel. Sur l’aspect santé, les équipes souhaitent tester une bascule reliée à un pistolet automatique afin de ne traiter que les animaux suspectés d’être infestés. Depuis 2016, les moutons portent des boucles électroniques utilisant la RFID, ou Radio fréquence identification, à ultra-haute fréquence (UHF).

Agro-écologie : des parcelles alicaments

Sur les pratiques agro-écologiques, le projet « écolagno » a été lancé début 2016. « Nous testons les prairies multi-espèces ainsi que le pâturage cellulaire : les animaux pâturent chaque jour sur des micro-parcelles différentes. » Pour réduire l’utilisation de médicaments, la ferme explore la piste de la résistance génétique et le pâturage des parcelles « alicaments », avec des plantes riches en tanins.

Dans le cadre du bien-être animal (BEA), les ovins sont dehors même en hiver. « Nous avons mis au point une méthode il y a trois ans, avec l’Inra, pour évaluer le BEA et que l’on a testée dans 50 élevages, poursuit Denis Gautier. Les résultats ont montré que le pâturage d’hiver n’avait pas d’incidence sur les conditions de vie des animaux. »

La bergerie a énergie positive inaugurée le 8 juin

Enfin, la bergerie à énergie positive, qui accueille 280 brebis et agneaux sur les 700 que compte l’exploitation, sera inaugurée le 8 juin. Les litières en bois seront issues des filières d’agroforesterie de l’exploitation. Les coûts énergétiques sont maîtrisés grâce à des couloirs étroits ainsi qu’à la couverture en paille de 80 % des surfaces. Les panneaux photovoltaïques, qui couvrent 700 m² et qui ont été installés en mars 2017, devraient produire quatre fois plus d’énergie que ce que la ferme consomme.

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