Maladies du bois de la vigne, des résultats mitigés pour le projet Advantage
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Trouver une solution d’une efficacité équivalente à celle de l’arsenite de sodium, interdit depuis 2001 sur les maladies du bois de la vigne, tel était l’objectif que s’étaient fixés Agrauxine et ses neufs partenaires, pour le projet Advantage. L’entreprise a dressé un bilan mitigé lors d’un webinaire organisé le 19 janvier par Agri Sud-Ouest Innovation.
Lancé en 2015, le projet Advantage porté par Agrauxine visait le développement de nouveaux produits de protection et de services contre les maladies du bois de la vigne (MBV) afin de pallier l’interdiction de l’arsenite de sodium en 2001. En effet, depuis, aucune alternative n’a été trouvée, alors que les MBV entraînent des pertes économiques conséquentes à la filière viticole.
Lors d’un webinaire organisé par Agri Sud-Ouest Innovation, le 19 janvier, Patricia Letousey, chargée de projets R&D biocontôle Agrauxine by Lesaffre a fait le bilan. « Nous avons voulu intégrer tous les maillons de la chaîne de production, indique-t-elle. L’idée était de travailler sur des combinaisons de produits de protections complémentaires et efficaces de la pépinière au vignoble. »
Deux solutions biologiques sélectionnées
Neuf solutions de protection (biologiques ou chimiques) ont été testés en condition contrôlées et deux ont été sélectionnées pour les essais en condition de production au vignoble, sur deux années. « Les deux solutions retenues dans notre essai sont biologiques, l’une bactérienne, l’autre un dérivé de micro-organismes, explique-t-elle. L’efficacité de ses deux solutions, en combinaison avec Esquive WP, une solution préventive distribuée par Agrauxine, n’est que partielle, à hauteur de 40 à 50 %. » En visant une efficacité maximum, les résultats obtenus n’ont pas été à la hauteur des espérances. « La maladie de l’esca est très complexe avec des expressions de symptômes aléatoires d’une année sur l’autre. Peut-être aurait-il fallu un projet plus ciblé », admet Patricia Letousey.
La détection précoce impossible
Le deuxième objectif du projet était de développer des outils d’aide à la décision (OAD) pour établir un diagnostic de l’état sanitaire des plants et préconiser les traitements. Là aussi, les chercheurs n’ont pas obtenu les résultats escomptés. « La détection précoce des symptômes des MVB n’est pas réalisable même avec une imagerie de pointe. Par contre, l’outil de diagnostic moléculaire pour le contrôle qualité des plants permet de grouper en trois classes le niveau de contamination. Il est utilisable à petite échelle », poursuit-elle.
Malgré des résultats parfois encourageants qui auraient mérité des essais complémentaires, le projet Advantage ne sera pas renouvelé.