Projet Expé Écophyto Pomme, « aller plus loin dans la reconception du verger »
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Mené, dans sa première phase, de 2013 à 2017, le réseau Expe Ecophyto Pomme a permis de tester 27 systèmes de culture, répartis sur six sites différents en France. Les premiers résultats de ce programme ont été présentés à l’occasion du colloque national Dephy Expe, qui présentait les premiers enseignements de la phase une du programme (2012-2018), dont l’objectif était d’élaborer des systèmes permettant une réduction d’au moins 50 % des IFT. Dans le cadre d’Ecophyto Pomme, deux sous-ensembles ont été créés, en fonction de la résistance ou la sensibilité des variétés à la tavelure, maladie à l’origine du plus grand usage d’intrants en verger de pomme.
Des résultats plus mitigés pour les variétés sensibles à la tavelure
Dans les deux cas, un ensemble de leviers a été activé : prophylaxie, biocontrôle, outils d’aide à la décision, filets Alt’Carpo, bâches anti-pluie, désherbage mécanique, lutte biologique notamment contre le puceron cendré et les lépidoptères. Dernière mesure mise en place : l’optimisation des traitements par rapport au volume de végétation. Des tests ont été menés dans le cadre d’Ecophyto, mais ce levier fait désormais l’objet d’un programme spécifique.
« Dans le cas des variétés résistantes à la tavelure l’objectif de réduire l’IFT de 50 % a été atteint. Mais pour les variétés sensibles, c’est plus compliqué. L’objectif est atteint dans seulement trois systèmes, mais avec des conséquences sur le rendement », précise Bertrand Alison, partenaire du projet, porté par le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL).
Sept systèmes sur 19 « économes et performants »
Globalement, sur une moyenne de cinq campagnes, 12 systèmes sur 19 ont atteint l’objectif de réduction de l’IFT. Mais seuls sept sont considérés comme des systèmes économes et performants. Parmi ces derniers, les trois systèmes conduits en agriculture biologique sont les seuls qui affichent un produit brut au moins égal aux charges engagées. En ce qui concerne la présence de résidus sur les pommes, autre thématique du programme, tous les systèmes étaient en deçà des seuils de références et répondaient aux objectifs de commercialisation.
Enfin, l’aspect sanitaire reste un défi de taille à relever. « Plus on avance dans le temps, moins on est satisfait d’un point de ce point de vue, reconnaît Bertrand Alison. C’est la conséquence d’une plus grande prise de risque. Il faut aller plus loin dans la reconception du verger. »