Projet Partage, les légumineuses à graines comme marchepied vers le label bas-carbone
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L’intégration de légumineuses à graines dans les rotations, en région Grand-Est, peut consolider les modèles économiques des exploitations via le Label bas-carbone. C’est l’un des enseignements du projet Partage, piloté par Terres Inovia de 2019 à 2022. Un webinaire, organisé fin février, était l’occasion de revenir sur ses enseignements.
Introduire des légumineuses à graine dans les rotations ? Une pratique fortement encouragée, au vu de ses bénéfices environnementaux, étayés par divers travaux de recherche : structuration du sol, réduction des IFT, moindres recours aux fertilisants… Le 23 février, Terres Inovia proposait un webinaire focalisé sur l’enjeu carbone, et basé sur des enseignements du projet Partage, pour Programme agronomique régional pour la transition agroécologique en Grand Est.
Stockage et réduction des émissions
Cinq rotations incluant une légumineuse à graine ont été suivies et comparées, localement, à des rotations plus classiques. « Sur le papier, ces itinéraires agissent à la fois sur la réduction des émissions en réduisant les apports d’azote nécessaires, et sur le stockage de carbone via la restitution de résidus et l’intégration de couverts végétaux, systématiques en cas d’implantation de légumineuses à graine », introduit Bastien Rémurier, ingénieur développement chez Terres Inovia.
Et concrètement ? Les cinq itinéraires présentent un meilleur bilan carbone que les témoins, avec des économies de carbone annuelles oscillant de 0,01 à 0,39 tonne par hectare. « En optimisant les couverts intermédiaires, ces chiffres augmentent encore, de 0,11 à 0,54 tonne par hectare », précise Anne Schneider, chargée de projet au sein de l’institut technique. Des résultats cohérents avec d’autres références, issus de projets menés en Nouvelle-Aquitaine par Arvalis, ou par CarbonThink, dans le Grand-Est également.
Partage évalue le bonus économique lié au label bas-carbone
Partage est allé jusqu’à calculer les gains économiques correspondant aux cinq itinéraires, dans le cas d’une labellisation bas-carbone. « Sur la base de la méthodologie grandes cultures, et avec une tonne de carbone à 30,5 €, l’augmentation de la marge à l’échelle de la rotation oscille entre 0,8 et 4,8 % », glisse Anne Schneider, précisant que le prix de la tonne de carbone tourne aujourd’hui plutôt autour de 40 €. Une manière de stimuler un peu le revenu… ou de compenser les éventuelles pertes liées aux changement de rotation. Car dans certains cas, la rentabilité économique stricte des itinéraires comptant des légumineuses, dont les cours sont moins intéressants que d’autres grandes cultures, reste à consolider.
Le projet Partage s’est déroulé de 2019 à 2022. Il doit contribuer à la conception par Terres Inovia, actuellement en cours, d’un OAD spécifique aux légumineuses, Atout-LEG.