Protection des abeilles : la mobilisation de tous les acteurs s’impose

La crise que traverse l’apiculture mondiale depuis une trentaine d’années résulte de multiples facteurs et doit mobiliser l’ensemble des acteurs, agriculteurs et apiculteurs en premiers : un point sur lequel tous les intervenants du colloque « La biodiversité, une culture commune », organisé le 24 janvier à Paris par le Réseau biodiversité pour les abeilles, se sont accordés. Car « la science ne va pas à elle seule résoudre le problème », a rappelé Diana Cox-Foster, chercheuse à l’Université de Pennstate (Etats-Unis). La protection de la biodiversité, et donc celle des abeilles, doit se faire avec le monde agricole. Et Hervé Lejeune, inspecteur de l’agriculture et ancien directeur général de la FAO, de préciser « qu’augmenter la productivité de l’agriculture et protéger la biodiversité ne sont pas contradictoires ». Pour Gilles Lemaire, ancien directeur de recherche à l’Inra, l’érosion de la biodiversité proviendrait davantage de l’uniformité des modes de production qui a accompagné l’intensification de l’agriculture que de l’augmentation de la productivité. « Il faut désormais concevoir des systèmes de production agricole qui allient d’une part la rationalité économique de l’agriculture, qui tend à une uniformité, et d’autre part, la rationalité écologique qui exige de la diversité. » Selon lui, pour obtenir un système écologiquement durable, la diversification ne doit pas être recherchée au niveau de l’exploitation agricole, qui est amenée à se spécialiser pour des raisons économiques, mais au niveau d’un territoire. « L’idéal serait une organisation territoriale qui regroupe des exploitations spécialisées qui interfèrent entre elles. » Plus de la moitié de la biodiversité associée aux terres agricoles Plus de la moitié de la biodiversité est associée en Europe aux terres agricoles. Son intégration dans les politiques publiques, et notamment dans la prochaine Pac, est de ce fait primordiale. « La sécurité de nos ressources fait partie des défis de la nouvelle Pac proposée par la Commission européenne en octobre 2011 », a confirmé Emmanuel Petel, de la DG Agri, à la Commission européenne. « Nous avons fait un texte pour 27 pays et la messe n’est pas dite, a tenu à souligner Robert Flies, de la DG Envi, à la Commission européenne. Le débat est lancé, à vous de l’influer. »