Protection intégrée : mieux produire et mieux vendre
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La protection intégrée a plus d’ancienneté qu’une simple mode, se développe sur tout type de culture, et doit se placer en face de l’attente des consommateurs. C’est une des conclusions du colloque « La protection intégrée : notre ambition pour produire autrement », organisée le 16 janvier par le réseau Farre*. La protection intégrée ne date pas d’hier. Sous différents noms, elle se développe depuis des dizaines d’années sur tout type de culture. Tout au long de la journée, les pistes de travail déjà explorées ou à venir ont été présentées. De nombreuses pratiques et systèmes ont validé leur pertinence : « L’enjeu est maintenant de répandre ces pratiques en insistant sur ce qui marche, et conscients des freins potentiels, a expliqué Christophe Grison, président de Farre. En ne commettant pas l’erreur de ne se placer que sur le curseur technique, mais en raisonnant filière. » Un consommateur à convaincre C’est l’autre consensus de la journée : la nécessité de tenir compte de l’aval, jusqu’au consommateur. Ainsi, alors que Didier Merdinoglu, de l’Inra, annonce pour 2016 une première vague de cépages résistants aux maladies fongiques, Charles Duby, viticulteur de l’Hérault, s’interroge : « ces cépages auront-ils les mêmes atouts gustatifs que les cépages actuels ? Il faudra convaincre les consommateurs. » Dans le même ordre d’idée, Franziska Zavagli, du CTIFL, explique que des bâches protectrices, posées sur les arbres, peuvent préserver de la pluie et éviter les maladies fongiques. Etienne Benoit, arboriculteur dans la Meuse, répond que « les consommateurs locaux, qui représentent un tiers de mes ventes, se posent des questions sur l’allure des vergers. » Savoir vendre autrement Si certaines pratiques alternatives nécessitent encore de la pédagogie pour séduire le consommateur, la demande existe. Maximilien Rouer, président de BeCitizen et témoin des échanges, estime que « la filière sait produire autrement ; elle doit apprendre à vendre autrement, pour mieux rencontrer cette demande. » En conclusion, Stéphane Le Foll a tenu à saluer le travail de Farre : « Ce colloque a permis de mettre en avant ce qui a déjà été fait, et notamment le travail de pionnier de votre réseau. Vous avez su prendre des risques par conviction, il faut maintenant aider et accompagner ceux que le risque refroidit. Le potentiel est là, ce mouvement va s’accélérer. L’approche réseau est cruciale pour une meilleure transmission de la connaissance, c’est le sens des GIEE », a-t-il notamment rappelé. * Forum des agriculteurs responsables et respectueux de l’environnement