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Recherche : quand agronomie rime avec écologie

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((/public/marionguillou.jpg|marionguillou.jpg|L))__L’Inra et le CNRS vont engager un programme commun de recherche sur le thème de l’agriculture et de la forêt à haute valeur environnementale, d’un budget de 2 millions d’euros, financé à parité par les deux organismes.__ C’est ce qu’a révélé la présidente de l’Inra, Marion Guillou, le 25 mars, à l’occasion de la présentation du bilan du programme « Ecologie pour la gestion des écosystèmes et de leurs ressources » (ECOGER). J.P. “'Photo : Marion Guillou présidente de l’Inra présente le bilan du programme Ecoger'” Le programme ECOGER a été lancé en 2005 par l’Inra, avec le soutien de l’Ademe, avec pour ambition de porter un nouveau regard sur « l’écologie des écosystèmes façonnés par les activités humaines », en particulier les environnements agricoles, les prairies, les forêts et les milieux aquatiques continentaux. Neuf projets avaient été retenus par son comité scientifique, présidé par Eric Garnier du CNRS. Ils ont rassemblé, au total, plusieurs centaines de chercheurs issus d’une large gamme d’organismes de recherche, d’universités, de grandes écoles et d’organismes de développement et d’ingénierie. ECOGER a mis en évidence l’intérêt des outils technologiques les plus récents, de la modélisation et de l’observation dans la durée pour comprendre des relations complexes entre organismes vivants au sein des écosystèmes. __Ingénierie agro-écologique__ Des résultats « significatifs » ont été obtenus sur l’importance de l’organisation spatiale (le paysage) dans le fonctionnement des agro-écosystèmes, l’impact des pratiques agricoles et sylvicoles sur la productivité de la biodiversité ou encore la régulation des populations de bioagresseurs et de pollinisateurs. Certains projets, tel que l’Ecco des vergers (lire ci-dessous) ont identifié les relations entre les propriétés fonctionnelles des cultures hôtes (par exemple la composition chimique des organes, la phénologie) et ces populations. A terme les résultats doivent permettre d’établir des plans d’action en s’appuyant sur les complémentarités ou les antagonismes de ces fonctions. La suite du programme ECOGER ? Marion Guillou, présidente de l’INRA, souhaite le lancement d’une action structurée autour du CNRS et de l’Inra pour « développer une ingénierie agro-écologique capable de répondre aux nouveaux défis pour l’agriculture et la forêt à haute valeur environnementale ». Ce nouveau programme de recherche disposerait d’un budget de 2 millions d’euros financé à parité par chacun des deux organismes. Mais pour la présidente de l’INRA, l’apport du programme ECOGER est avant tout symbolique : il a contribué de façon importante au rapprochement entre deux sciences qui se sont longtemps tournées le dos : l’agronomie et l’écologie. __Le projet Ecco des vergers__ Le projet Ecco des vergers avait pour objectif d’éclairer les liens des insectes ravageurs en vergers avec les arbres fruitiers et les organismes auxiliaires. Les chercheurs ont pu montrer que la résistance de l’arbre fruitier au puceron vert dépendait de l’état de la croissance de la plante et de la teneur en azote du sol. Ces travaux ont débouché sur la découverte d’un composé du métabolisme de défense des plantes capable de contribuer à la régulation des bioagresseurs. De plus, la structure des paysages s’avère importante dans la lutte contre les insectes ravageurs : ainsi le carpocapse Cydia pomonella provoque davantage de dégâts dans les vergers lorsque ceux-ci ne sont pas délimités par des haies ou des bosquets, certainement en raison de l’absence de refuge pour celui-ci.