Recherche variétale et climat, prendre le problème dans l’autre sens
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Un PEPR, ou Programme et équipement prioritaires de recherche, sur l’amélioration des variétés au changement climatique va être lancé sur sept ans. L’objectif est d’analyser les gènes qui s’expriment dans des itinéraires adaptés au climat et économes en intrant. Explication avec Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture à l’Inrae.
Pour améliorer la résistance des variétés au stress hydrique, un « Programme et équipement prioritaires de recherche », ou PEPR va être lancé cette année par le Gouvernement dans le cadre des stratégies d’accélération agricoles et alimentaires PIA4, lancé le 5 novembre par le ministère de l’Agriculture.
Climat et transition agroécologique
Nommé « sélection variétale avancée pour l’adaptation au changement climatique via la transition agroécologique », il se démarque par une méthodologie scientifique inédite. « Nous allons utiliser une ingénierie réverse, en partant des futurs systèmes de production, explique Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture chez Inrae, interrogé par Référence agro. Nous allons partir des besoins de ces systèmes de production pour analyser les gènes impliqués dans l’adaptation au changement climatique et les variétés qui répondent le mieux à ces itinéraires. »
La limite des techniques d’édition du génome
La recherche en ciblant d’abord des gènes de résistance n’est pas suffisante. « Il y a encore des verrous technologiques par rapport à l’édition du génome, avec des espèces récalcitrantes, et des caractères à explorer qui nous empêchent d’avoir une vue exhaustive, ajoute -t-il. Les PEPR sont de nouvelles modalités de programmation et de pilotage de la recherche. »
Lancement d’appels à manifestation d’intérêt
Plusieurs systèmes de production d’adaptation au changement climatique vont être analysés en grandes cultures, arboriculture et cultures maraîchères. Des appels à manifestation d’intérêt vont aussi être lancés. « Les entreprises semencières sont sollicitées pour la co-construction du programme », indique Christian Huyghe.
Le PEPR sera scientifiquement piloté par Inrae en la personne de Isabelle Litrico, chef du département de biologie et d’amélioration des plantes chez Inrae, sous la supervision de Christian Huyghe. Le budget s’élève à 30 millions d’euros pour sept ans.