Recommandations nutritionnelles et environnement, un duo gagnant
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Le suivi des recommandations nutritionnelles, inscrites dans le Programme national nutrition santé (PNNS) en France, permettrait de limiter significativement l’impact de l’alimentation sur l’environnement. Tels sont les résultats d’une équipe de chercheurs de l’Inrae, de l’Inserm, de la Sorbonne et de Solagro.
Depuis 2001, le Programme national nutrition santé (PNNS) formule des recommandations nutritionnelles. Ces dernières ont été mises à jour en 2017. De nombreux critères y ont été inclus, tels que la réduction de la consommation de viande rouge et de charcuterie et l’augmentation de la consommation de fruits et légumes, de légumineuses, de produits céréaliers complets. Mais aussi de favoriser les aliments issus de l’agriculture biologique. Pour étudier l’impact de ces recommandations sur la santé des consommateurs et l’environnement, et également comparer leurs effets à celles de 2001, une équipe de chercheurs de l’Inrae, de l’Inserm, de l’Université Sorbonne Paris Nord et de Solagro ont réalisé une étude, publiée le 24 mars dans la revue Nature Sustainability. Pour cela, les scientifiques se sont fondés sur les données de 28 340 participants à l’étude NutriNet-Santé, focalisée sur l’analyse des liens entre nutrition et santé.
Division par deux de l’impact sur l’environnement
Pour réaliser leur analyse, les chercheurs ont pris en compte plusieurs critères : nutritionnels , économiques, toxicologiques (exposition aux résidus de pesticides) et environnementaux (occupation des sols, émissions de gaz à effet de serre, utilisation des ressources). Résultat, les consommateurs suivant les recommandations de 2017 réduiraient l’impact sur l’environnement de leur alimentation de 50 %, par rapport à ceux moins rigoureux en la matière. Le suivi des recommandations de 2001 permettait une baisse de cet impact de l’ordre de 25 %. Les effets des préconisations de 2017 sont également plus importants en termes de santé. Celles-ci permettraient de prévenir 35 000 morts prématurées, contre 10 % pour celles de 2001. Seul petit bémol, le suivi de ces recommandations entraînerait un surcoût de l’alimentation d’un peu moins d’un euro par jour et par personne.